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Article L’Observateur - Ligne THT Avelin-Gavrelle : le patron de RTE sous pression

mercredi 4 mai 2016, par postmaster

Alors que l’enquête publique prend de l’ampleur et que les registres se remplissent de plusieurs centaines de contributions, le dossier sensible et contesté de la ligne Très Haute Tension (THT) entre Avelin (Pévèle) et Gavrelle (plaine de l’Arrageois) a fait l’objet d’un débat au Conseil Régional Hauts-de-France.


François Brottes, président de RTE lors de l’inauguration du showroom à Lille.

Xavier Bertrand demande des garanties

Lors de la dernière séance plénière du 26 avril, Philippe Rapeneau, vice-président en charge du développement durable, a pris la parole pour répondre à une question orale sur la possibilité de relancer une concertation avec les habitants de la Pévèle et sur la question de l’enfouissement de la ligne.
Philippe Rapeneau a été prudent. Il a tout de même cité la Belgique ou le Danemark où des lignes à très haute tension avaient été construites à plus 100 mètres des habitations. Une façon de regretter que ce ne soit pas le cas pour la ligne Avelin-Gavrelle.

Pour donner des gages, Philippe Rapeneau a plaidé pour une prolongation de l’enquête publique même s’il n’a aucun pouvoir dans ce domaine. Il a tenté de gagner un peu de temps et a également rappelé que ce projet devait se faire pour « sécuriser la métropole lilloise » en alimentation électrique. L’élu arrageois sait aussi que ce projet est nécessaire à l’alimentation de la métropole arrageoise.

Xavier Bertrand s’est montré beaucoup plus offensif. Le président du Conseil Régional s’est entretenu à plusieurs reprises à ce sujet avec François Brottes, président de RTE qui porte le projet. « Il doit prendre au sérieux les arguments des opposants au projet, a déclaré le président Bertrand. Il s’agit de demandes légitimes. Les habitants doivent être écoutés. Dans le cas contraire, il ne faudra pas s’étonner de voir de nouveaux débordements. J’attends donc des garanties. » Sans toutefois apporter plus de précisions. Et d’affirmer qu’il va saisir une nouvelle fois François Brottes, par écrit cette fois.

Dans un courrier qu’il a adressé au président de RTE, Xavier Bertrand explique avoir demandé au Préfet le report de l’enquête publique « afin que soit réétudiée la possibilité d’enfouissement partiel de la ligne. Le préfet m’a fait savoir que l’enquête publique irait à son terme. »

Et de poursuivre : « Je souhaite que RTE donne les garanties claires et précises envers les élus et les habitants de la Pévèle. » Pour finalement avancer l’idée d’une réunion pour « définir les modalités d’un dialogue constructif et exigeant. »

« Il faut arrêter les rumeurs »

Le hasard du calendrier voulait que, lundi 3 mai, les deux présidents se sont vus lors de l’inauguration du showroom de RTE à Euratechnologies à Lille. Lors d’une conférence de presse, François Brottes n’a pas caché son agacement. « Notre projet consiste à rénover un projet existant. Chaque année qui passe nous empêche d’apporter une solution aux territoires qui demandent une alimentation électrique sécurisée. »

On comprend que RTE ne veut plus attendre et que la concertation engagée depuis des années a été suffisante. « A force d’attendre, cela commence à devenir compliqué. Nous avons répondu aux demandes concrètes des habitants en finançant des études indépendantes et des expertises. Maintenant il faut arrêter les fantasmes et les rumeurs. »

A ses yeux, ce projet est d’intérêt général. « Nous ne faisons pas ce projet pour faire du fric. Cette ligne va contribuer au dynamisme économique régional. Il n’y aura plus de risques de micro-coupures pour les industriels du bassin minier et de la métropole lilloise. »

En off, François Brottes s’est montré très critique vis-à-vis des élus de la Pévèle. « Il faudra peut être, un jour, mettre les élus face à leur responsabilité. » Comprenez que si le projet n’aboutit pas le plus vite possible, ils seront responsables de la fragilité d’un réseau électrique dont la principale victime serait la métropole lilloise et l’industrie régionale.

Article L’Observateur, par Laurent Goudet - mercredi 4 mai 2016


Voir en ligne : Source sur le site de L’Observateur