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Santé humaine et animale : 2 articles de Ouest-France, un sur l’enquête citoyenne, l’autre sur les Marcouyoux et le GPSE

samedi 24 janvier 2009, par postmaster

La coordination STOP-THT demande un moratoire sur toute nouvelle ligne THT

Article web du samedi 24 janvier 2009, après la conférence de presse de Saint-Lô

Pierre Le Ruz, patron du Centre de recherche et d’informations indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem) a commenté les résultats de l’enquête commanditée par la Coordination interrégionale STOP-THT.

Les résultats de l’enquête menée entre janvier et mars 2008 auprès des riverains des lignes à haute tension sont "sans appel "selon la coordination interrégionale Stop-THT qui a tenu, samedi matin, une conférence de presse à Saint-Lô. Commanditée par la coordination auprès du Centre de recherche et d’informations indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques, l’enquête "Vivre avec une ligne THT" a analysé les réponses de 2 868 personnes. Personnes exposées, réparties dans une zone de 300 m de part et d’autre de plus de 250 km de lignes THT. "Les résultats sont éloquents" insiste la coordination, "les conditions de vie des riverains sont détériorées, particuliers comme exploitants agricoles". L’enquête doit "d’urgence amener le gouvernement à suspendre tout nouveau projet et à approfondir la recherche dans ce domaine". La coordination va saisir la mission parlementaire du Sénat qui va débattre de la question le 29 janvier. Deux jours avant la grande manifestation du 31 janvier à Saint-Hilaire-du-Harcouët, dans la Manche.


La haute tension fait-elle disjoncter les animaux ?

Article de Ouest-France du vendredi 23 janvier 2009

Un jugement a donné raison à des éleveurs. La ferme expérimentale de l’école d’ingénieurs agronomes de Paris-Grignon s’est emparée du sujet.

Hémorragies, ulcères, avortements, grippe au coeur de l’été... Pour les animaux, il ne fait pas bon vivre sous une ligne à très haute tension. En Corrèze, après quinze ans d’un bras de fer douloureux, une famille d’éleveurs a obtenu la condamnation du Réseau de transport d’électricité (RTE). C’était le 28 octobre. RTE devra verser 390 648 €.

Depuis, les Marcouyoux, installés à Latronche dans la vallée de la Dordogne, reçoivent des appels de toute la France. Et l’affaire trouve un écho dans l’Ouest avec le projet de ligne à très haute tension (400 000 volts) qui doit relier le nord de la Manche au Maine-et-Loire.

Sérieux ou pas ? Les exploitations agricoles sont des lieux propices à l’apparition de courants électriques dit parasites ¯ de faible intensité ¯ du fait de la présence de nombreuses structures métalliques et de l’humidité. La présence à proximité d’une ligne à très haute tension peut en être à l’origine, de par le phénomène physique de l’induction. Ces courants peuvent expliquer les troubles constatés dans certains élevages. C’est ce qui ressort d’une étude menée dans la ferme expérimentale de l’école d’ingénieurs agronomes de Paris-Grignon.

Du courant dans l’abreuvoir

Des courants non prévus peuvent se loger dans un abreuvoir ou une mangeoire, et les animaux y sont particulièrement sensibles. Avec leur museau mouillé et leurs quatre pattes ils ressentent des décharges imperceptibles pour l’homme. Pour s’en convaincre : il suffit de placer les bornes d’une pile 4,5V sur sa langue pour ressentir un léger picotement.

Les symptômes sont encore mal connus. Classiquement, on observe chez les animaux des signes de nervosité, une baisse de la production et de la qualité du lait des vaches ou encore une diminution du poids des porcs. C’est pour tenter de préciser ces connaissances que Karim Rigalma, doctorant d’AgroParisTech, étudie les effets du courant sur un troupeau de vaches laitières en production.

Il a déjà été établi qu’un seuil minimum de 2,3V dans une mangeoire était nécessaire pour perturber la prise de nourriture des animaux. Dans un second temps, une expérimentation a été menée pendant huit semaines sur trois lots de vaches laitières en production. L’abreuvoir de certaines était électrifié en continu, pour d’autres aléatoirement et, enfin, un dernier, sans électricité, a servi de témoin.

La quantité d’eau bue a été mesurée ainsi que les réactions des animaux à l’aide d’une caméra. Enfin, le chercheur a relevé chaque jour le volume de lait produit par les vaches ainsi que leur taux de cortisol sanguin, une molécule indicatrice du stress chez les animaux. L’analyse de cette somme importante de données est en cours et les conclusions seront établies d’ici à septembre 2009.

Antonin GARNIER.