Le Perthus s’oppose à la THT catalane - Articles de la presse catalane

500 signatures remises ce jeudi au commissaire enquêteur mandaté par RTE
Le Perthus ne laissera pas passer la THT dans son sous-sol

Affiche publique concernant la THT, ligre à Très Haute Tension, Le Perthus, septembre 2010 © Defensa de la terra

Le passage prévu de la ligne à Très Haute Tension (THT) dans le sous-sol de la commune du Perthus courant 2013 est largement refusé par la population, dont une partie s’est mobilisée ce jeudi après-midi. A l’occasion de ce 21 octobre, dernier jour de l’enquête publique lancée le 20 septembre par Réseau de Transport d’Electricité (RTE) pour valider le projet, la colère s’est révélée grandissante. Craignant des désagréments semblables à ceux qu’a produits le creusement du tunnel de la Ligne à Grande Vitesse (LGV), des effondrements de terrain et un tarissement des sources souterraines, près de 500 personnes à ce jour, dont plus de la moitié des 580 habitants, ont signé une pétition. Ce document, contraire à une THT sous le Perthus mais favorable à un déplacement du tracé vers l’Est, à proximité de l’actuel tunnel de la LGV, a été officiellement remis au commissaire enquêteur ce jeudi. L’opposition aux 400.000 volts sous la commune est menée par le maire, Claude Picas, déjà organisateur d’une réunion publique, le 12 octobre, à laquelle la population a participé massivement. Dans ce même dossier, mais plus au Nord, l’arrivée de la THT dans la commune de Baixas, qui comporte une extension importante de l’actuel poste électrique, pourrait menacer le vignoble et susciter une autre colère.

Article www.la-clau.net du 21 octobre 2010

Un autre article de l’Indépendant ( www.lindependant.com ) du 4 novembre 2010

PERPIGNAN - Le Perthus redoute les nuisances du tunnel de la THT

Propos de J.-J. Planes recueillis par Josianne Cabanas.

Où en sommes-nous du dossier de la THT, et le calendrier de RTE est-il respecté ?

L’enquête publique est achevée, et le préfet doit se prononcer sur l’utilité publique. Logiquement, il devrait suivre les réquisitions de l’enquêteur. Les débuts des travaux du creusement du tunnel sont prévus pour le 1er trimestre 2011, et en principe RTE respecte son propre calendrier car nous savons qu’ils ont commencé l’achat de gros équipement et que certaines entreprises intervenant à ce niveau ont été retenues. Pour nous, un acte important doit avoir lieu le 4 novembre, jour où nous rencontrerons le préfet, Jean-François Delage. Je dis que c’est important car nous devons discuter du percement du tunnel au Perthus, du poste de Baixas, et des emplois créés par les travaux de la ligne.

Précisément Le Perthus est une pierre d’achoppement...

C’est un point extrêmement important, qui n’avait pu être finalisé durant la concertation par manque de temps. Georges Mercadal, garant de la concertation, avait donc laissé au préfet le soin de le parachever. RTE nous avait dit étudier techniquement la possibilité d’une dérivation au niveau du Perthus, et un passage plus à l’est. Seulement voilà ! L’enquête publique est terminée, et il n’y a pas eu pour le moment de retranscritpion officielle des efforts de RTE dans ce sens. RTE n’ayant pas une culture naturelle de la communication, nous espérons que le préfet nous apportera matière à nous rassurer.

Concrètement, quelles sont les craintes des habitants du Perthus ?

Ce sont des gens qui ont été trompés. On leur avait déjà dit que le creusement du tunnel du TGV France-Espagne se passerait au mieux, et aujourd’hui ils se rendent compte qu’ils ont subi d’importantes nuisances. Et nous ne savons pas encore comment cela se passera quand il y aura un second tunnel à côté, et que les trains rouleront.

Cela aura-t-il une incidence sur le bruit et sur les résonances ?

La prudence dicterait d’aller forer plus à l’est, mais les décideurs de RTE ont-ils retenu cette option, pour le moment nous n’en savons rien. En tout cas, au Perthus, plus de 500 personnes ont signé une motion de défiance.

Et le problème de l’eau ?

C’est également une question en suspens. Quand RTE coupera dans une veine d’eau, les techniciens injecteront de la bentonite, un produit qui assure l’étanchéité. Mais la veine d’eau ainsi coupée, il faut bien qu’elle continue ailleurs ! Et où va-t-elle et comment, nous ne savons pas y répondre, pas plus qu’Henry Salvayre qui est hydrogéologue. Il ne faut pas oublier non plus que l’on va aller trafiquer tout près des sources d’eau thermale du Boulou, or les Thermes sont un employeur et un pourvoyeur économique dont il ne faut pas abîmer la matière première naturelle. Enfin, nous ne pouvons passer sous silence le poste de Baixas dont l’extension nécessitera l’arrachage de cépages de valeur, dans un terroir qui a des difficultés à assurer la production de ses vins.

La conclusion de tout cela ?

Nous espérons, je le répète, que la réunion du 4 novembre avec le préfet, sera de nature à lever nos doutes et nos inquiétudes. Sinon, il faut savoir que le Collectif n’est pas mort, et que si nous devons faire le bras de fer avec RTE pour Le Perthus, nous le ferons avec la même énergie que nous l’avons fait pour le Vallespir. Nous sommes toujours en capacité de recommencer, et nous avons toujours dit que nous serions très attentifs à la manière dont RTE poursuivrait le dossier de la THT.