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Les anti-THT font pression sur les municipales

Article Ouest-France

jeudi 6 mars 2008, par postmaster

Les opposants au couloir de lignes 400 000 Volts font monter la pression autour d’un début d’enquête sur les risques pour la santé.


Fait-il bon vivre sous les lignes THT ? Les opposants au couloir de ligne entre Cotentin et Maine en doutent très sérieusement.

Archives « Ouest-France »/Jean-Paul Jaslet

Alors que les travaux de construction du réacteur nucléaire EPR vont bon train à Flamanville, les collectifs contre la ligne de 400 000 Volts, prévue entre Cotentin et Maine, rallument les feux de la contestation à la veille des élections municipales. « Les personnes vivant à proximité d’une ligne THT présenteraient plus de problèmes de santé que les autres (des maux de tête aux cancers du sein). C’est la principale tendance qui se dessine après examen d’un échantillon de réponses d’une enquête unique en son genre. »

L’enquête en question, c’est celle menée par le Criirem (Centre de recherche et d’information indépendante sur les rayonnements électromagnétiques), une émanation de la Criirad, créée après l’accident nucléaire de Tchernobyl. Financé par Greenpeace international, les collectifs anti-THT et quelques mairies concernées par le tracé de la ligne, le Criirem a collecté 8 000 réponses au questionnaire auprès de personnes habitant dans une zone de 300 m autour des lignes THT existantes.

3 000 foyers de 160 communes

« 3 000 foyers ont été visités, répartis sur 160 communes », souligne le Criirem. Pour mettre ces réponses en perspective, l’équipe avait besoin d’une population vivant loin des pylônes. Elle a choisi d’interroger les personnes résidant sur le tracé de la future ligne Cotentin-Maine. L’affaire a été rondement menée en deux mois.

Des études, RTE (Réseau de transport électrique) dit en avoir consulté de nombreuses et évoque « trente années d’enquêtes nationales et internationales » qui n’ont jamais démontré d’effets néfastes. Toutefois, le sujet continue de préoccuper les scientifiques. Ainsi, l’Inserm, sous la direction de Jacqueline Clavel, démarre-t-il une large étude épidémiologique sur les effets des champs magnétiques à basse fréquence. Elle va nécessiter de longs mois, voire des années, de recherches.

L’intérêt scientifique de cette publication hâtive de l’enquête du Criirem semble donc limité. Catherine Gouhier, responsable du bureau technique du Criirem, en convient. « Il s’agit d’une simple tendance, Nous n’avons dépouillé que 350 questionnaires sur les 8 000. Il est bien clair que ces résultats ne sont pas significatifs. L’intégralité de notre enquête sera publiée en juin. Nous n’avons pas la prétention, ni les moyens de mener une étude épidémiologique. Notre objectif est d’alerter sur des risques et d’inciter les autorités à pousser plus loin les études. » Le but de cette opération précipitée est aussi de mettre la pression sur les candidats aux élections municipales et cantonales.

Jean-Pierre BUISSON.

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