Accueil > Communiqués, CR, docs > Animaux sous Tension, article du VIF (Vitré Info Forum)
Animaux sous Tension, article du VIF (Vitré Info Forum)
dimanche 30 avril 2006, par
L’association nationale « Animaux sous tension » a pour but de défendre les droits et les intérêts des éleveurs victimes des champs électro-magnétiques : effets directs et indirects (tensions parasites, courants vagabonds). Cette association a pour objet de regrouper des éleveurs, des vétérinaires et des scientifiques, pour mettre en évidence les causes qui engendrent les problèmes sur les animaux, pour collecter des informations, les diffuser et collaborer avec des scientifiques.
Anne Georgeault, sous la ligne à 40 m des bâtiments de la ferme, mesure le champ électro-magnétique.
Près de Châteaubourg, nous avons rencontré à son domicile Anne Georgeault, présidente de l’association « Animaux sous tension ». Nous avons pu constater la proximité immédiate de la ligne THT. En effet, les bâtiments affectés à l’élevage porcin se situent tout près de la ligne THT Flamanville-Domloup : 40 mètres de la porcherie gestante, 60 mètres de la maternité et 70 mètres du bâtiment d’engraissement.
Cet élevage a subi des préjudices : toute la partie reproduction, naissance et post-sevrage a cessé depuis 1990-91. Ces bâtiments sont vides. De naisseur-engraisseur, Joël Georgeault, le mari d’Anne, est devenu engraisseur seulement.
Cette chute d’activité et donc de revenus remonte à 1986-1987, date de la mise en service de la ligne 2 x 400 000 volts.
Retraçons l’histoire de ce gâchis :
En 1982, Joël Georgeault reprend l’exploitation de son père sur laquelle il travaillait déjà comme aide familial. L’élevage tournait bien avec un atelier reproduction de 100 truies, un atelier engraissement de 400 places et de post-sevrage de 600 places.
A partir de 1987, les problèmes ont commencé progressivement sur l’ensemble de l’élevage et se sont amplifiés : En porcherie gestante, l’éleveur constate des non-retours en chaleur … En maternité, des mises-bas difficiles, des absences de montées laiteuses et donc des mortalités de porcelets dans les 48 h et ceci malgré les traitements vétérinaires associés. En engraissement, une mortalité importante inexpliquée à tous les stades de la croissance…
Faute de rentabilité, Joël Georgeault est contraint d’arrêter l’atelier naissage et reproduction en 1990. Peu après, il arrêtera l’activité post-sevrage. Depuis, il a limité son activité à l’achat de porcelets de 25 kg afin de les engraisser.
Face à ces problèmes, des recherches ont été effectuées : analyses, autopsies, changements d’aliments et de fabricants d’aliments. Des modifications ont été apportées : construction d’un puit artésien, modification de la ventilation, de la porcherie d’engraissement, mise à la terre de toutes les parties métalliques de l’élevage…
Plusieurs vétérinaires sont intervenus afin de tenter des thérapies, mais aucun n’a pu apporter de réponse efficace.
En septembre 1991, par l’intermédiaire de la mairie de Châteaubourg, une commission d’enquête intervient. Elle conclut à la faute de l’éleveur et ne relève aucune relation causale avec les ondes électro-magnétiques. Anne Georgeault dit avoir appris, à postériori, que cette commission était financée par EDF.
C’est à cette période qu’est créée l’association avec d’autres éleveurs qui sont aussi victimes à la fois des lignes THT et de l’absence de reconnaissance des problèmes.
En 1994, le tribunal ordonne une expertise. Anne Georgeault reproche à EDF de ne pas avoir collaboré en toute transparence et aussi de diminuer le transit des lignes au moment des mesures. Joël et Anne Georgeault s’équipent alors de matériels coûteux de mesure des champs électro-magnétiques et de l’ampérage des structures métalliques. Anne Georgeault a espéré que les choses avanceraient lors de la mise en place du GPSE (Groupement permanent pour la Sécurité Electrique dans les élevages), créé en 1999. Ainsi l’intervention d’un GPSE dans une exploitation en Corrèze a permis de suivre et d’apporter des réponses aux problèmes rencontrés par la proximité d’une ligne THT. Sauf que les protocoles mis en œuvre ne sont pas rendus publics et leur communication est interdite par RTE.
Cependant, les travaux de cet organisme cesseront avec l’arrivée de M. Gaymard au ministère de l’agriculture. A la réunion de la CPDP de St Lô ,en novembre 2005, la remise en fonction du GPSE a été évoquée, mais rien encore de concret à ce jour...
En conclusion, Anne Georgeault regrette que les élus et les instances agricoles ne manifestent pas de réelle volonté d’imposer à EDF/RTE un véritable suivi et des contrôles en pleine transparence des impacts des lignes.
Avec son mari et l’association, elle continuera à se battre aussi pour mettre en garde les exploitants agricoles menacés par le passage d’une ligne THT. Et c’est le cas de tous ceux qui se trouvent actuellement dans les couloirs proposés par RTE pour la ligne Cotentin Maine.
Association « Animaux sous tension »
La Baluère 35220 Châteaubourg Tél. fax : 02 99 00 34 23