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Grand projet inutile imposé : une ligne THT dans les Hautes-Alpes. Article Notre-planete.info

mercredi 2 septembre 2015, par postmaster

A travers les Alpes, des projets de ligne THT (Très Haute Tension) sont en train de voir le jour, avec des conséquences sociales et environnementales. Analysons le projet mené par l’entreprise RTE dans les Hautes-Alpes, qui fait particulièrement polémique, et qui rappelle les grands projets lancés par l’Etat tels que le barrage de Sivens et Notre-Dame des Landes.

Vue d’artiste du projet de ligne THT dans les Hautes-Alpes DR

Présentation du projet de lignes à Très Hautes Tensions

A travers les Hautes-Alpes, de Gap jusqu’à Mônetier-Les-Bains, l’entreprise RTE (filiale d’EDF) prévoit des gigantesques travaux pour rénover le réseau HT (haute tension) et THT (très haute tension). Le coût du projet est estimé à 230 millions d’euros, et RTE souhaite une mise en service complète d’ici 2020.

Deux lignes THT sont prévues, comme indiquées sur la carte ci-dessous : l’une irait de Gap à Embrun (en bleue sur la carte), et l’autre du lac de Serre-Ponçon à l’Argentière-La-Bessée (en jaune).

Notamment, ces deux lignes passeraient dans le parc national des Ecrins (zone sud), entraineraient déforestation et des impacts sur les lieux d’accueil du public et sur les captages d’eau.

Mais quels sont les intérêts de ce projet pour la région et pour RTE ?

Selon RTE, la demande en électricité va grandement augmenter d’ici 2020, à cause notamment de l’activité des stations de sports d’hiver. Elle va passer de 220 à 300 mégawatts.

« Cependant, cette étude menée par RTE est à remettre en cause », selon Juliette Plantadis, juriste en environnement. En effet, « les réglementations nationales et européennes prescrivent une diminution d’énergie d’ici à 2020. »

De plus, le projet mené par RTE est disproportionné, étant donné qu’il vise à répondre à une demande de 800 mégawatts… Mais alors pourquoi autant d’effort déployé par RTE ?

Et bien ce projet a également une autre motivation. Elle vient de l’autre côté de la frontière franco-italienne. La société italienne ENEL, société productrice d’électricité, souhaite une liaison avec la Haute Durance. Cette ligne THT serait donc une aubaine pour elle.

Cependant, selon le site d’information media05, la ligne ne fonctionnerait quasiment que vers l’Italie, afin de répondre aux besoins des industriels italiens…

Un tel projet est-il vraiment raisonnable ?

Tout d’abord, le territoire ne manque pas de ressource électrique. Et dans un contexte de transition énergétique, il faudrait développer les énergies renouvelables, dans une région où les énergies renouvelables fournissent déjà plus de 50% de la consommation du territoire.

Il est prévu que les lignes aériennes montent jusqu’à 1500m d’altitude, ce qui comporte des risques dans une région régulièrement soumise à des aléas naturels tels que les glissements de terrain, les chutes de blocs, la neige,…

Comme on se l’imagine bien, les conséquences sur le paysage seraient considérables.

Mais si le projet devait voir le jour, un moindre mal serait donc l’enfouissement des lignes, comme le prônent les populations locales.

Cependant, RTE refuse ce scénario qui occasionnerait un surcout de 130 millions d’euros.

« Sur le plan de l’environnement c’est un très bon projet » indique fièrement Luc Mazéas, directeur du centre développement et ingénierie RTE PACA.

L’entreprise prévient également que « si rien n’est fait à l’horizon 2016, les risques de coupures d’électricité augmenteront en fréquence et en durée ».

En face, une opposition également déterminée

Face à ce projet, un collectif a été formé par les habitants de la région : c’est l’association Avenir Haute Durance (AHD).

D’autres associations se sont jointes à eux : la SAPN (Société Alpine de Protection de la Nature), FNE (France Nature Environnement), et la LPO (Ligue de protection des oiseaux) de PACA.

En décembre 2014, les associations ont lancé deux recours au Conseil d’Etat contre l’arrêté ministériel du 6 octobre 2014 autorisant les lignes THT.

Le 24 avril 2015, un rassemblement a été organisé par les « anti-THT », date à laquelle devaient commencer les travaux...

Pour bien comprendre les arguments des opposants au projet, nous vous proposons de regarder la courte vidéo ci-dessous, dans laquelle est interviewée Hervé Gasdon, président de la SAPN.

« On est tout à fait dans le cas des grands projets inutiles, du même ordre que le barrage de Sivens et Notre Dame des Landes » indique Hervé Gasdon.

Si vous souhaitez vous mobiliser, signez la pétition lancée par l’association Avenir Haute Durance