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Le fuseau de la ligne THT Avelin-Gavrelle émerge des gaz lacrymogènes. Article Le Moniteur
jeudi 16 octobre 2014, par
Le fuseau aérien Ouest 2 a été retenu pour la reconstruction de la ligne 400 000 volts reliant les postes d’Avelin (Nord) et de Gavrelle (Pas-de-Calais). Le début de soirée avait été marqué par des manifestations.
Le projet de reconstruction de la ligne THT Avelin-Gavrelle est un sujet très sensible en Nord-Pas-de-Calais qui a toujours soulevé de vives oppositions. Construite en 1963, cette ligne présente une fragilité structurelle. Sa reconstruction vise à sécuriser l’approvisionnement électrique de la région. L’énergie transitant par Avelin-Gavrelle alimente 533 communes où vivent 1,7 million d’habitants. Si depuis le mois de juin, le tracé de moindre impact pour les secteurs de l’Arrageois et du Bassin Minier sont validés, restait à trancher le cas de la Pévèle. Ligne aérienne ou enterrée ? Finalement, sur proposition de l’instance locale de concertation qui vient de se tenir à Moncheaux, c’est le fuseau aérien Ouest 2 qui a été retenu. Plusieurs maires n’ont, toutefois, pas souhaité prendre part au débat.
Contre-expertise
Début septembre, Réseau de Transport Electricité (RTE) avait présenté les études demandées par l’Etat sur la faisabilité de l’enfouissement, lesquelles mettaient en avant le surcoût du scénario souterrain (nécessité d’installer du câble CIG) et le fort impact sur la nature d’une tranchée. Suite à quoi le préfet avait mandaté le cabinet italien CESI pour mener une contre-expertise indépendante. Celle-ci allait confirmer la faisabilité d’une liaison CIG (sa longueur de 5 km aurait constitué un « record mondial ») mais moyennant un investissement supplémentaire de 62 à 126 millions d’euros selon le tracé, que RTE refusait de prendre à sa charge. La question d’un co-financement européen s’est posée mais le projet étant franco-français il n’était soi-disant pas éligible à une subvention. Plutôt curieux car la ligne Avelin –Gavrelle s’inscrit dans un réseau européen. Et du point de vue du chantier, le Canal Seine-Nord aussi est un projet franco-français… Cela dit, les critères environnementaux ont pesé tout aussi lourd dans la balance. « L’ensemble des solutions techniquement possibles, fuseaux aériens et souterrains et présentant les impacts les plus réduits en terme de proximité d’habitats, d’environnement, d’agriculture et de patrimoine ont été étudiés », assure la préfecture.
Poursuivre le dialogue
Reste désormais à affiner le tracé de moindre impact dans la Pévèle, ce qui devrait être fait d’ici à quelques mois. Conformément aux codes de l’environnement et de l’énergie, l’instruction du projet se poursuivra par la réalisation d’une étude d’impact et d’une enquête publique, qui, élections régionales obligent, n’aura pas lieu à la fin de l’année 2015 mais début 2016. Si ce calendrier est respecté, les travaux, y compris ceux de dépose de la ligne actuelle, se dérouleraient entre 2016 et 2018. En parallèle, le préfet promet de s’attacher « à poursuivre le dialogue instauré depuis plus de quatre années avec l’ensemble des acteurs du territoire pour travailler en particulier sur les mesures compensatoires (enfouissement de réseaux électriques secondaires notamment) et le plan d’accompagnement de projet ». Mais il aura tout de même fallu les CRS pour empêcher les plus remontés des manifestants anti-THT d’accéder à la salle de réunion de l’instance locale de concertation. Comment se fait-il qu’en France, il soit si difficile d’avoir un débat serein sur les projets d’infrastructure ?
Source :Le Moniteur, Nicolas Guillon