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La campagne sous tension face à l’avancée de la ligne THT - Article La Manche Libre - 23 mars 2012
vendredi 23 mars 2012, par
Pour RTE la nouvelle ligne 400 000 volts doit être achevée coûte que coûte à la fin de cette année. Ambiance sur le terrain.
Alors que le chantier de la ligne THT Cotentin-Maine avance sur toute sa longueur, en défigurant les paysages de la Manche, de la Mayenne et de l’Ille-et-Vilaine, les opposants à cet ouvrage ne baissent pas les bras. Dans 26 des 44 communes manchoises concernées par le projet, une enquête publique s’est déroulée du 5 au 13 mars sur la mise en servitude de parcelles.
Cette procédure administrative destinée à permettre la construction des pylônes a été contestée par le “Collectif des élus pour la santé des riverains de la THT” qui a demandé aux maires de refuser d’accueillir le commissaire enquêteur. A Chèvreville en particulier, commune proche de Saint-Hilaire-du- Harcouët, le maire, Gilbert Daniel, a été rappelé à l’ordre par le préfet de la Manche, Adolphe Colrat, pour avoir refusé d’afficher l’avis d’enquête publique.
“Pylônes déboulonnés pour bloquer le chantier”
Pour l’élu du sud-Manche, “cette attitude illustre la volonté de RTE et de l’Etat de passer en force en dépit d’un nouvel arrêté, toujours valable, que j’ai pris le 9 février dernier pour interdire tous travaux sur la commune.” Gilbert Daniel assure qu’il recourra aux forces de l’ordre pour faire respecter cet arrêté. Depuis le débat public sur le projet de ligne THT Cotentin-Maine, le lancement d’une étude épidémiologique indépendante sur les relations entre THT et santé, avant le commencement des travaux a été demandé instamment à RTE par les maires, le Conseil général de la Manche et le Conseil régional de Basse-Normandie. Cette démarche n’a pas été suivie d’effet de la part du maître d’ouvrage, d’où ce bras de fer.
Sur le terrain, la résistance des riverains de la ligne en construction prend des formes très concrètes. Des chantiers ont ainsi été visés dans le sud Manche, comme à La Bazoge, où des câbles ont été sectionnés et des engins de chantiers mis hors d’usage au moyen d’acide versé dans leurs réservoirs. Dans cette même partie du département, ainsi qu’en Ille-et-Vilaine et en Mayenne, des actions de déboulonnage de pylônes en construction et de blocage de chantiers ont été menées afin de tenter de retarder les travaux.
C’est le forcing
A Cametours, dans le centre Manche, un groupe de “randonneurs” s’est rendu sur les chantiers de trois pylônes, qu’ils ont momentanément bloqués. Pour ces opposants à l’ouvrage, “le chantier est illégal, avec des pylônes montés à marche forcée alors que l’EPR de Flamanville ne sera pas achevé avant 2016”.
Un sentiment partagé par l’association “Marais sous tension” qui constate que RTE ne respecte pas un arrêté du maire de Saint- Martin-d’Aubigny, près de Périers, interdisant le passage de la ligne à moins de 500 mètres des habitations et à moins de 300 mètres des bâtiments d‘élevage. Là encore, une opération de déboulonnage a été entreprise en réponse. Le point commun à toutes les manifestations anti-THT est le sentiment qu’à RTE tout est permis, avec comme priorité l’achèvement rapide de la ligne.
Une association comme “Percy sous tension” en veut pour preuve un arrêté pris le 6 mars 2012 par le préfet de la Manche. Il autorise, sous certaines réserves, RTE à détruire et altérer l’habitat d’espèces protégées pour faciliter la construction et le passage de la ligne.
Commentaire d’un élu : “les agriculteurs qui se font verbaliser chaque année apprécieront !”