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Dans l’Ouest, les opposants à la ligne à très haute tension ne désarment pas - Dépêches AFP
vendredi 9 mars 2012, par
SAINT-LO - AFP- 9 mars - Nouveaux recours juridiques, multiplications des actions de sabotages, les opposants à la ligne à très haute tension (THT) Cotentin-Maine (Manche, Mayenne, Ille-et-Vilaine, Calvados) ne désarment pas malgré le démarrage du chantier en janvier.
La THT liée au futur réacteur EPR de Flamanville doit entrer en service en 2013.
Sable déversé dans le réservoir d’un engin, câbles sectionnés, foreuses dégradées, déboulonnages de pylônes : les gendarmes ont relevé une quinzaine de faits contre les chantiers de la THT dans la Manche, sans compter les multiples arrachages de panneaux balisant les travaux.
Les saboteurs vont jusqu’à amener leur groupe électrogène pour faire fonctionner une disqueuse, relève une source proche de l’enquête.
Face à la multiplication de ces actions non revendiquées, le dispositif de surveillance des chantiers a été renforcé. Et RTE, la filiale d’EDF chargée de construire les 163 km de ligne, ne communique plus sur le sujet.
Des appels à randonner sous les pylônes du collectif Stop THT, on est passé à l’appel au démantèlement des THT dimanche pour l’anniversaire de la catastrophe de Fukushima, du collectif Stop Castor.
Ce dernier, à l’origine d’une manifestation houleuse contre un train de déchets nucléaire en novembre, appelle à des assemblées générales dans les mois qui viennent pour préparer la résistance. Il est question de cabanes dans les arbres et de barricades au Chefresne (Manche). Matériel requis : Perceuse, visseuse électro portative, et autre meuleuse.
De leur côté, les élus hostiles au projet poursuivent leur combat sur le terrain judiciaire, même s’ils y ont jusqu’alors perdu toutes les batailles.
Le Conseil d’Etat doit encore examiner six recours contre la THT, dont un déposé par le député UMP d’Ille-et-Vilaine Pierre Méhaignerie. Quatre communes ont saisi le tribunal administratif de Caen contre le permis de construire.
Certes nous ne sommes plus que cinq communes à nous battre alors que nous étions 38 à avoir pris des arrêtés municipaux contre la THT en 2008, sur 63 communes concernées, concède Jean-Claude Bossard, maire du Chefresne et président d’un collectif des élus opposés à cette THT amaigri.
C’est l’effet de l’enveloppe de 20 millions d’euros prévue pour les collectivités qui acceptent la THT, pense l’élu Europe Ecologie les Verts (EELV) affirmant que les communes percevront en outre 4.000 euros de taxe annuelle par pylône.
Mais sur 44 communes concernées dans la Manche, le préfet a dû lancer lundi une enquête de servitude dans 26 communes où RTE n’a pas l’accord des propriétaires de terrain concernés, souligne M. Bossard. Un arrêté de servitude devrait ensuite permettre à la filiale d’EDF de lancer ses travaux.
Selon RTE, seuls 15% des propriétaires n’ont pas signé d’accord à l’amiable, parce qu’ils le refusent ou parce qu’ils sont introuvables.
L’avocat des élus Me Gervais Marie-Doutressoule s’apprête parallèlement à défendre le 22 mars au tribunal de grande instance de Caen un agriculteur du Calvados qui a porté plainte contre RTE car il pense qu’une ligne THT a rendu malade ses vaches et l’a obligé a jeter du lait.
La justice avait donné raison en première instance à un agriculteur, à Tulle, en 2008, dans une affaire similaire mais RTE a eu gain de cause en appel.
Autres dépêche AFP
Lignes à très haute tension et santé : des soupçons mais pas de preuve
note de Stop-THT : si, des preuves, il y en a...
SAINT-LO - Vivre près d’une ligne à très haute tension semble, statistiquement, augmenter le risque que son enfant souffre d’une leucémie infantile, mais le lien de cause à effet n’est pas prouvé, selon les autorités sanitaires françaises.
Des associations statistiques claires ont été identifiées par plusieurs études, entre l’exposition aux champs électro-magnétiques d’extrêmement basse fréquence émis par ces lignes et les leucémies infantiles, indique l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) dans un rapport de mars 2010.
Il y a une forte convergence entre (ces études) qui se maintient dans le temps, ajoute l’ancienne Afsset.
C’est ce qui a conduit l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) à classer cancérogène possible ces champs magnétiques.
Selon l’étude menée sur 29.000 enfants par Gerald Draper de l’université d’Oxford et publiée en 2005 dans le British Medical Journal, les enfants nés à moins de 200 mètres d’une ligne à très haute tension ont ainsi 70% de risque en plus de souffrir d’une leucémie que ceux nés à 600 mètres.
En revanche toutes les recherches visant à établir un lien de cause à effet entre leucémie infantile et ces champs n’ont pas été concluantes, souligne l’Anses.
Et l’OMS comme l’Anses considèrent que les preuves d’un possible effet sanitaire sont insuffisantes pour justifier une modification des valeurs limites d’exposition. (note de Stop-THT : le poids des lobbies ?)
La seule norme recommandée par l’Union européenne, c’est un seuil d’exposition aïgue de 100 micro-teslas. C’est à cette norme que se réfère RTE. (note de Stop-THT : 100 micro-teslas, c’est quand les cellules commencent à "bouillir". Mais on s’empoisonne bien au dessous de ce seuil !)
Mais certains pays, comme les Pays-Bas, la Suisse ou l’Italie ont mis par précaution en place des normes plus restrictives, pour une exposition résidentielle.
Car certaines études rapportent une augmentation significative du risque de leucémie chez l’enfant à partir d’une exposition résidentielle moyennée de 0,2 a 0,4 microteslas, selon l’Anses.
En France, pour la THT Cotentin Maine, le gouvernement a contraint pour la première fois RTE à racheter les maisons des propriétaires qui souhaitaient vendre, dans une bande de 100 mètres de part et d’autre de la ligne.
Mais selon le maire concerné, l’école maternelle de Chèvreville (Manche) sera comme 62% des 202 habitants, à moins de 350 mètres.
Environ 350.000 personnes pourraient être exposées à champs magnétiques supérieurs à 0,4 micro-teslas émis par des lignes de transport d’électricité dans l’Hexagone, selon l’Anses.
Ouest-France a fait une brève ce samedi 10 mars 2012, par rapport à la première dépêche de l’AFP :