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Jeudi 13 décembre à Bourgon : conférence-débat sur les perturbations électromagnétiques
Intervention de Luc LEROY, géobiologue. Salle des Fêtes à 20h30
mardi 4 décembre 2007, par
Venez assistez à la conférence de Luc LEROY, géobiologue, sur :
LES PERTURBATIONS ELECTO-MAGNETIQUES CHEZ LES HUMAINS ET LES ANIMAUX
Quels risques et nuissances sur la santé ?
Comment les mesurer ?
Quels sont les remèdes possible ?
Cas particuliers :
en exploitations agricoles
en habitations
Conférence - Débat à Bourgon (salle des fêtes) le jeudi 13 décembre 2007 à 20h30
Organisé par l’INI (Initiative Nature Intercommunale - La Chapelle-Erbrée / Bourgon), Monderbréal Alternatif, Vilaine Tension et les collectifs "Mayenne SurVOLTée" et "Ille-et-Vilaine sous Tension"
Article du VIF (Vitré Infos Forum) :
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Luc Leroy est géobiologue. Lors des soirées du 6 février 2007 à Bréal sous Vitré et du 13 février 2007 à Etrelles, il était invité par les associations locales, regroupées au sein d’"Ille et Vilaine sous tension", opposées à la construction de l’EPR et au passage d’une nouvelle ligne THT.
Il présente son travail et nous parle des effets nocifs des champs électromagnétiques.
J’ai découvert la géobiologie à l’âge de 20 ans. Dans ma maison, je dormais mal. J’ai alors placé mon lit au milieu de la pièce et mon sommeil était meilleur. Cela était dû à des pollutions électriques proches de mon lit, câbles électriques, radio réveil, lampe de chevet mal positionnée ou mal branchée…
J’ai commencé alors à me former. J’étais technicien agricole en Normandie. J’ai rencontré des éleveurs qui travaillaient très bien mais qui avaient des résultats catastrophiques sans raison. Ils étaient victimes de champs électromagnétiques (CEM), phénomènes invisibles, sans odeur, sans bruit, qu’on peut, malgré tout, mesurer avec des appareils spécifiques.
Ces problèmes sont de fait plus facilement identifiés dans les élevages. D’abord, vous pouvez comparer avec les autres éleveurs (même alimentation, même type de bâtiment…) et penser que les raisons des difficultés ne sont ni la génétique ni l’alimentation. Chez 50% de ceux chez qui j’interviens, c’est après une mise aux normes des installations, une rénovation des bâtiments voire après une construction de bâtiments neufs. Des soucis sont survenus avec des perturbations diverses, des mammites, une baisse de la fécondité, des problèmes de comportement des animaux… Le travail en élevage permet d’objectiver les résultats comme par exemple une baisse de fécondité de 80% à 40%, la baisse de la qualité du lait…
En Norvège et en Suède, il y a des normes de pollution électrique : au-dessus de 4 volts par mètre, (c’est ainsi qu’on mesure les champs électriques), il est interdit de placer une chambre à coucher. Or sous une ligne à haute tension il y a entre 500 et 1000 volts par mètre, 4 volts/mètre à 400 m et encore 1 volt par mètre à 500m. Dans la nature il y a 0. A partir de 3 à 4 volts/ mètre, il y a nuisance.
Si les champs électriques sont arrêtés par les matériaux, les arbres, c’est différent des champs magnétiques qui sont une autre pollution. Ils traversent les murs et tous les obstacles, béton, arbres, corps humain… Souvent on a pu constater qu’en salle de traite, les vaches passant près du transformateur électrique, même si celui-ci est placé de l’autre côté du mur, réagissent au champ magnétique alors que nous, les humains, nous avons du mal à le percevoir. L’animal va ressentir directement les champs magnétiques dans son corps. Cependant, chacun réagit différemment sous ces perturbations, certaines personnes sont plus electro-sensibles que d’autres. Pour elles, il existe même des maisons en 12 volts au lieu de 230 volts.
S’il y a de l’eau sous une maison, cela favorise les pollutions électro-magnétiques. Les "courants vagabonds" (qui ne passent pas dans des câbles) passent par le chemin le plus facile, voie métallique, eau… Or les mises à la terre peuvent créer ces courants et entraîner des nuisances.
EDF reconnaît l’existence des courants vagabonds, y compris sous les lignes THT, mais prétend qu’ils ne sont pas importants et qu’ils n’ont aucune conséquence néfaste. Or en dehors de votre habitation, il y a peut être près de chez vous un transformateur, ou une ligne électrique qui, relié à la terre, peut amener des courants vagabonds chez vous.
Si nous pouvons parfois neutraliser certaines sources comme, par exemple, les antennes de téléphonie, (mais il y a quand même un problème lorsque des antennes de téléphonie sont placées sur un château d’eau), c’est plus difficile pour les lignes THT puisque peuvent être en cause à la fois les deux pylônes et la ligne qu’ils soutiennent et pire si c’est situé sur des zones géologiquement perturbées.
Curieusement, les vaches vont souvent se réfugier sous le pylône. C’est sans doute du fait de la mise à la terre du pylône, les CEM y vont en profondeur plus rapidement.
Les champs magnétiques sont variables ; liés à l’intensité du courant qui passe dans les câbles, ils créent une dynamique de mouvement de charge qui est perturbante. C’est totalement différent du champ magnétique terrestre, naturel.
Les câbles sur les pylônes sont placés sur des isolateurs de verre sauf ceux qui servent de paratonnerre et qui sont reliés à la terre. Ceux-ci captent les CEM et les amènent au sol. Si les pylônes sont placés sur des failles ou sur des zones humides, cela peut créer des perturbations sur 10, 20 ou même 30 kms.
EDF propose de protéger les fermes en mettant des mises à la terre en ceinturant les bâtiments. La plupart des éleveurs qui ont réalisé cet aménagement ont maintenant davantage de problèmes. Ce type d’aménagement peut en effet amplifier le phénomène en créant des boucles. (L’association "animaux sous tension" a mis en évidence tous ces problèmes et les propositions d’EDF mènent à des échecs.) Lorsque le CEM rencontre une tubulure en boucle, il crée un nouveau courant induit. On trouve ces boucles dans les bâtiments d’élevage, les salles de traite...
Je l’ai constaté dans une ferme située à 500 m d’une ligne, compteur électrique coupé, il y avait encore 1 milliampère dans la salle de traite. En coupant la tubulure, on peut stopper le courant induit.
Il y a souvent plus de problèmes l’été car les CEM se concentrent sur les quelques zones restées humides alors que l’hiver ils se diffusent davantage.
Si sous une ligne il y a 100 milligauss, à 30 m, il y a 50 milligauss, à 100m, 15 milligauss et à 500m, 1 milligauss. Au dessous de 250m, il y a un risque important parce que les mesures sont au-dessus de 2 milligauss (en Norvège la norme est de 0,5 milligauss). L’"idéal" serait de 400m de distance.
De très nombreuses études scientifiques sur les effets des CEM sur les êtres vivants nous fournissent des quantités d’informations à ce sujet.
L’ensemble des études permet de dire que les expositions de longue durée aux champs magnétiques de fréquence 50/60 hertz augmentent les risques de cancer et en particulier de leucémie. Les risques sont plus marqués chez les enfants.
Selon le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer), une exposition de longue durée à un champ magnétique de 4 milligauss (soit 0,4 microtesla) augmente le risque de leucémie chez l’enfant. Selon les études épidémiologiques, les problèmes apparaissent pour des expositions à des champs magnétiques à partir de 2 à 3 milligauss environ.
Des champs magnétiques de cette valeur se rencontrent à 200 mètres d’une ligne électrique de 220000 volts en pleine charge, ou bien à 30 ou 50 cm d’un radio-réveil.
Nous pouvons être exposés à des champs électriques et magnétiques plus ou moins importants. Mais à partir de quels seuils y a-t-il des risques ? Les études montrent que des risques graves apparaissent à partir de 2 à 3 milligauss surtout pour des expositions de longue durée. Des troubles peuvent être ressentis à des valeurs plus faibles. Les valeurs limites le plus souvent retenues sont 0,5 mG pour le champ magnétique et 5 V/m pour le champ électrique. Mais pour les personnes très sensibles, pour les jeunes enfants, les femmes enceintes, les seuils ci-dessus sont parfois trop élevés.
L’idéal est de limiter les CEM à des valeurs aussi faibles que possible, c’est-à-dire 0,1mG et 1V/m, à l’emplacement du lit en particulier. Bien sûr, les exigences sont différentes selon les pièces, selon les lieux.