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Un éleveur normand accuse une ligne haute tension de tuer ses vaches - Plusieurs articles concernant l’éleveur de Laulne

vendredi 4 décembre 2009, par postmaster

Dépêche AFP :

Un éleveur de la Manche réclame 200.000 euros au Réseau de transport d’électricité (RTE) en accusant une ligne haute de très haute tension voisine de son étable d’avoir provoqué la mort de 20 vaches et rendu invendable le lait de 55 autres bêtes, a-t-on appris jeudi auprès de l’intéressé.

Le producteur laitier basé à Laulne assure avoir "perdu 75 vaches en deux ans" après avoir fait une extension de l’étable "pour la mettre aux normes", une partie du bâtiment se trouvant dès lors à 60 mètres de la ligne THT au lieu de 120 mètres auparavant.

Cyr Catherine assure n’avoir jamais eu de soucis avant cette extension. Selon lui, d’autres producteurs locaux ont des ennuis similaires mais ne souhaitent pas en parler.

Jointe par l’AFP, la FDSEA a confirmé que plusieurs dossiers sont en cours. Selon RTE, le cas de M. Catherine est "extrême".

"Il y a un vrai problème lié à des courants électriques vagabonds qui ont entraîné un surcoût de 200.000 euros" sur son exploitation, en frais de vétérinaires, médicaments ou achats de nouvelles vaches, a déclaré à l’AFP Pascal Ferey, président de la FDSEA de la Manche et vice-président de la FNSEA.

Pour RTE, "le lien de cause à effet n’est pas établi" entre la perte des vaches de Laulne et la ligne 400.000 volts, comme l’a dit à l’AFP Véronique Sauclière, une responsable de Basse-Normandie.

La ligne THT qui passe à Laulne achemine l’électricité de la centrale de Flamanville (Manche), où un nouveau réacteur EPR est en cours de construction pour mise en service en 2013.

L’EPR va entraîner la construction d’une nouvelle ligne THT de 160 km qui partira d’une commune située à une dizaine de km de Laulne, vers le sud. Le projet est contesté par plusieurs élus locaux qui redoutent son impact sanitaire.

Pour se faire entendre, l’éleveur de Laulne a bloqué mercredi sur sa ferme un agent RTE, un vétérinaire et un agent de la Chambre d’agriculture. Il a finalement obtenu un rendez vous à la préfecture.

RTE a déjà été condamné le 13 novembre 2008 par le tribunal de grande instance de Tulle à verser 390.648 euros à des éleveurs implantés le long d’une THT. La société a fait appel.

(©AFP / 03 décembre 2009 14h46)


Article Ouest-France :

THT : un agriculteur retient quatre personnes

À Laulne, près de Lessay (Manche), Cyr Catherine a retenu, hier après-midi, quatre personnes à son exploitation, proche de la ligne à très haute tension. A l’origine : un litige avec Réseau de transport d’électricité.

Cyr Catherine, agriculteur depuis 40 ans aux Moreaux à Laulne près de Lessay.Hier, aux Moreaux à Laulne près de Lessay (Manche), Cyr Catherine devait signer un protocole de suivi zoo-technique de son cheptel, vivant à 60 m de la ligne THT (Très haute tension). Vers 9 h, un représentant du Groupement de défense sanitaire, le vétérinaire de l’exploitation, un cadre de RTE (Réseau de transport d’électricité) et un de la Chambre d’agriculture effectuent avec l’agriculteur une visite de l’exploitation, jusque vers 12 h 30 environ. Ensuite, ils préparent cette convention. « À ce moment-là, j’ai demandé à RTE s’ils pensaient m’indemniser. Leur représentant a répondu qu’il n’était pas mandaté pour cela. J’ai répondu que puisque c’était ça, ils resteraient là », commente en soirée Cyr Catherine.
Car en deux ans, l’agriculteur a perdu 75 vaches sur un cheptel de 120 bêtes. _ La cause ? L’exploitant a réalisé une extension de sa stabulation, située à proximité d’une ligne de 400 000 V (THT), et en 2006, RTE a « préconisé un renforcement de la mise à la terre de l’installation électrique du bâtiment, afin de prévenir les courants parasites », selon la direction. Sauf qu’en octobre 2008 les travaux n’étaient toujours pas réalisés, et après maintes tractations, le « bouclage » (nomination de ces travaux) financé par RTE n’est achevé qu’en septembre... 2009.
« L’agriculteur s’inquiète alors de l’état de santé de ses vaches » selon la RTE, « nous avons alors proposé un protocole de suivi zoo-technique du cheptel, pour lequel nous ne sommes pas compétents. C’est pourquoi nous l’avons confié à la chambre d’agriculture de la Manche et à un vétérinaire. » Et là, pas question d’indemnités.
L’agriculteur avait placé des tracteurs aux deux entrées de la ferme, bloquant toute sortie des véhicules. Les gendarmes sont intervenus, de 15 h 30 à 18 h 30, à l’issue des pourparlers.

Les accès à la ferme bouclés
Hier après-midi, devant le statu quo, l’agriculteur boucle les sorties de sa ferme avec ses tracteurs, empêchant les véhicules de sortir. Il demande à une amie de contacter la presse locale. Son acte est une manière de plaider sa cause. « Je n’ai jamais eu de problèmes, depuis 40 ans, mais j’évalue mon préjudice à 200 000 € », indique l’exploitant. Les gendarmes, prévenus par la préfecture, se rendent sur place. Vers 18 h 15, un coup de fil du président de la FDSEA de la Manche, Pascal Ferey, calme le jeu : « On m’a averti de ce problème. L’agriculteur a considéré qu’il était au bout du rouleau dans cette affaire. Il a invité les intervenants à prendre un café pour faire un peu pression, mais eux ont pris ça pour une séquestration. Tout est bien qui finit bien. » Vers 18 h 30, les acteurs en présence ont convenu d’une prochaine réunion, en terrain neutre, en préfecture. Contactée, cette dernière n’a pas souhaité s’exprimer.

Coralie RONCERAY-CHARRON avec Laurent LE GOFF
Ouest-France, le 3/12/2009


La Manche Libre

Il retient quatre personnes chez lui

Laulne Beau remue-ménage dans le petit bourg de Laulne, entre Lessay et La Haye-du-Puits ce mercredi 2 décembre. Un agriculteur retiendrait contre son gré un employé de RTE venus chez lui signer une convention de suivi du troupeau.

Cyr Catherine, agriculteur, a perdu depuis deux ans 52 de ses 120 vaches laitières, victimes de maladies diverses (avortements, mammites) en raison de la proximité de leur stabulation avec la ligne à très haute tension qui traverse l’exploitation. Excédé devant un nouveau refus de RTE de prendre en charge les dommages liés au décès de son bétail, il a retenu le salarié de RTE dans sa ferme tout l’après-midi, en compagnie de trois autres personnes. Il a fallu l’intervention du préfet de la Manche pour débloquer la situation. Une intervention qui s’explique certainement par le fait qu’elle touche de près la THT, un sujet hautement sensible dans la Manche. Ayant obtenu la promesse d’une prochaine réunion, Cyr Catherine a libéré ses "hôtes"


Voir en ligne : Merci à Percy Sous Tension