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La crainte de ceux qui vivent sous les pylônes - Article Ouest-France Mayenne

mercredi 3 juin 2009, par postmaster


Une ferme de Beaulieu-sur-Oudon située a proximité de la ligne THT. La nouvelle ligne 400 000 volts Cotentin-Maine doit passer dans le village.

À Beaulieu-sur-Oudon, entre résignation et inquiétude, les habitants se préparentà vivre avec une nouvelle ligne à très haute tension.

Beaulieu-sur-Oudon est un petit village de 510 habitants du sud-ouest de la Mayenne situé à environ 20 km de Laval et de Vitré (Ille-et-Vilaine). Particularité : il est déjà traversé par une ligne THT de 400 000 volts et devrait être aussi touché par la nouvelle ligne Cotentin-Maine. Un transformateur de raccordement d’une surface de 10 ha doit aussi être construit.

« Ils vont aller jusqu’au bout, soupire Hervé Cornée, son maire. Je ne crois pas qu’on peut faire stopper ce projet. Se battre contre l’État, c’est difficile. » Le village s’est déclaré symboliquement « hors tension ».

Sept familles sont plus particulièrement touchées. « Il y a plusieurs impacts, explique Stéphane. Il y a d’abord ce grésillement caractéristique des lignes THT. On l’entend jusqu’à 150 m quand le temps est humide ou qu’il y a du vent. » À cela s’ajoute la pollution visuelle et les courants électriques parasites.

« Notre avis, on s’en fout »

« Après l’installation de la première ligne, raconte un producteur, nos vaches refusaient d’entrer dans la salle de traite. J’ai fait venir à mes frais un géobiologue pour régler le problème. À l’époque, le groupe permanent sur la sécurité électrique (GPSE) n’avait pas les fonds pour venir. » Les agriculteurs, unanimes, demandent une ferme expérimentale sous une ligne THT pour connaître l’impact sur les animaux.

« Mais le pire, c’est les incertitudes concernant notre santé, explique Marie-France, amère. On voudrait une étude épidémiologique à grande échelle. Je regrette de ne pas être partie avec la première ligne. Mais aujourd’hui notre maison ne vaut plus grand-chose. »

Le comportement du distributeur RTE (réseau de transport d’électricité) qui vient régulièrement faire des relevés est aussi pointé du doigt par les agriculteurs. « Ils se comportent en terrain conquis, explique un fermier. Ils sont déjà chez eux. » « On a plus de dialogue avec RTE qu’il y a 20 ans, reconnaît le maire. Mais ils ne répondent pas à nos questions par écrit. »

Le village attend les enquêteurs de pied ferme même si les habitants sont sans illusions sur les résultats de l’enquête publique. « Notre avis, on s’en fout », résume un agriculteur. Le maire a déjà demandé que les enquêteurs consacrent davantage de temps à écouter ses habitants.

Jacques DUPLESSY.

Ouest-France