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Borloo, Préfet de la Manche : demande d’entrevues...
vendredi 27 février 2009, par
Forte des 4 000 manifestants du 31 janvier à Mortain, la coordination interrégionale Stop-THT a décidé de prendre de nouvelles initiatives vis à vis des pouvoirs publics.
Les résultats de notre enquête citoyenne "Vivre avec une THT ?", la résolution du Parlement Européen demandant la révision des normes jugés "obsolètes", ..., nous avons de plus en plus d’arguments pour qu’une législation de protection soit élaborée avant toute nouvelle construction de lignes.
D’ailleurs de plus en plus d’associations, dans toute la métropole voire à l’étranger, reprennent nos analyses.
Pour la 4e fois, nous demandons donc à rencontrer M. Borloo, Ministre de l’énergie et de l’écologie entre autres, pour exiger un moratoire sur la ligne THT Cotentin Maine. C’est là bas que les décisions nous concernant sont prises !
Dans le même temps, nous avons sollicité pour information le Préfet de la Manche, M. Laflaquière, Préfet coordinateur du projet. Au gré des caprices présidentiels, il y a en effet beaucoup de mouvement sur ce poste... Mais il est clair que ce n’est pas lui qui pourra prendre les mesures qui s’imposent, et notamment le report sine die de l’enquête publique. A ce stade, seule une décision au plus haut niveau de l’Etat le permettrait !
Plus que jamais, nous avons besoin du soutien de tous !
Courrier à Jean-Louis BORLOO :
Saint Hilaire le 27 février 2009
Monsieur le Ministre,
Depuis maintenant plusieurs années, le projet de ligne THT Cotentin-Maine mobilise contre lui de nombreux habitants de notre région. Le 31 janvier dernier, 4 000 manifestants défilaient encore à Mortain pour obtenir que leur santé soit prise en considération.
L’enquête citoyenne « Vivre avec une ligne THT ? », commanditée par notre coordination au CRIIREM (Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques) avait pour objectif d’effectuer un état des lieux sous les 250 km de lignes THT 400 000 V qui traversent déjà nos 3 départements, en donnant la parole aux riverains. Les résultats sont éloquents : jusqu’à 300 m de part et d’autre d’une ligne THT, les conditions de vie des riverains sont significativement détériorées. Ces constats confirment nos craintes et renforcent nos exigences !
Parallèlement, pour la première fois à notre connaissance, les problèmes posés par les lignes THT sont évoqués en tant que tel au Parlement. Ainsi, jeudi 29 janvier, l’OPECST organisait une journée d’études au Sénat, à laquelle nous avons pu participer. Au nom de cet office, le sénateur Raoul doit rendre un rapport dans les mois à venir. Le Parlement Européen, lui, en septembre dernier, a déjà reconnu que les normes actuelles à propos des champs électromagnétiques sont "obsolètes" et a demandé leur révision.
Pourtant, le projet de loi Grenelle 2, que vous présenterez au Parlement n’envisage pour le moment qu’un renforcement des contrôles des champs électromagnétiques, mais sans en revoir les normes ! Pire encore, les mesures seraient effectuées par RTE, juge et partie dans ce contrôle. Faut-il rappeler que les pratiques de RTE sont unanimement condamnées sur le terrain, et que cette société a déjà été condamnée pour avoir faussé des expertises (cf. jugement de la cour administrative d’Appel de Lyon, mars 2007) …
Vous le savez, les grandes associations environnementales qui participent au processus du Grenelle ont d’ailleurs refusé cette partie du projet. FNE veut « plus, car les effets sanitaires des lignes THT restent objets de controverses » et l’Alliance pour la Planète classe la ligne THT Cotentin Maine dans les projets « grenello-incompatibles ».
Nous exprimons des constats simples : les dangers des lignes THT sont une réalité mal connue, la souffrance des personnes et des exploitants riverains est éludée. Aujourd’hui, la priorité est d’adopter une législation de protection, encadrant soigneusement toute création de nouvelle ligne. Pour la ligne THT Cotentin Maine, cela signifie la suspension de la procédure en cours et le report de l’enquête publique. Dans ce cadre, nous sommes évidemment prêts à participer à toute démarche type Grenelle des THT. Vous l’aviez évoqué, en juillet dernier, mais sans aucune suite jusqu’à présent !
Nous vous avons sollicité déjà par 4 fois sur ces problèmes en 2008. Sans guère de succès : un accusé de réception, une réunion à Laval avec un de vos conseillers techniques, Mr Dupuis, qui n’avait rien à nous dire…Nous souhaitons vivement vous rencontrer directement afin d’ exposer nos différentes propositions, avant le débat parlementaire sur le projet de loi Grenelle 2.
Dans cette attente, nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, à l’expression de nos salutations respectueuses et vigilantes.
Pour la coordination interrégionale,
Yves BEAUSSIER
La demande de rendez-vous a été renouvelé le 24 juin 2009
Courrier au nouveau préfet de la Manche :
Saint Hilaire du Maine le 26 février 2009
À Monsieur Laflaquière, Préfet de la Manche .
Monsieur le Préfet,
Le 22 novembre 2008, des membres de notre coordination avaient rencontré, M. le préfet Fargeas, afin de lui présenter notre position et de faire le point sur le projet de ligne Très Haute Tension « Cotentin-Maine ». Il était assisté de M. Le Bihan (directeur des libertés publiques, de la réglementation, de l’environnement), de M. Morel (responsable du service environnement) et de M. Cottenceau (directeur adjoint de la DRIRE Basse Normandie-opérations techniques et énergies).
A la fin de cet entretien, nous avions convenu de nous revoir lorsque les évènements concernant ce projet le justifieraient.
Aprés un courrier du 8 août 2008, adressé à votre prédécesseur, M. Charbonniaud, et un entretien téléphonique avec M. Le Bihan, nous nous sommes mis d’accord pour que nous nous rencontrions une fois que les conclusions de notre enquête « Vivre avec une ligne THT ? » , réalisée auprès de plus de huit mille riverains de ligne Flamanville- Domloup, eurent été publiées .Ces conclusions sont connues depuis le 24 janvier 2009.
En ce qui nous concerne, le constat est simple : les dangers des lignes THT sont une réalité mal connue et la souffrance des riverain(e)s et des exploitant(e)s agricoles sont éludées. Aujourd’hui, la priorité est d’adopter une législation de protection, encadrant soigneusement toute création de nouvelle ligne.
Votre arrivée en tant que préfet de la Manche et donc de coordonnateur de l’instance interrégionale de concertation, est le premier élément qui nécessiterait selon nous de vous rencontrer. Mais le collectif des élus communaux concernés par le projet de ligne THT, l’approche des enquêtes publiques, les engagements de Mme Koscuisko-Morizet pris à Saint-Lô et Laval, l’audition au sénat de notre coordination le 29 janvier, sont autant de sujets que nous aimerions aborder avec vous.
C’est pourquoi, je me permets, par la présente, de vous demander un rendez-vous pour 5 représentants de la coordination d’opposants au projet « Cotentin-Maine ».
Me tenant à votre disposition pour toute information complémentaire, je vous prie de croire, monsieur le préfet, en l’assurance de mes respectueuses salutations.
Pour la coordination interrégionale Stop -THT
Guillaume Anfray (co-président de Manche Sous Tension)
Un rendez-vous avec le préfet de la Manche a eu lieu le 27 avril 2009 : le compte-rendu ici.