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Des milliers de manifestants contre une ligne à haute tension liée à l’EPR
Divers articles de presse concernant la manifestation de Mortain
dimanche 1er février 2009, par
Dépèche AFP du 31 janvier 2009
Manifestation, le 31 janvier 2009 à Mortain, pour protester contre l’installation de la ligne à très haute tension (THT), qui devrait traverser la région
MORTAIN (AFP) — Près de 3.000 personnes selon la police, environ 4.000 selon les organisateurs, ont manifesté samedi à Mortain, un village du sud de la Manche, contre le projet de ligne à très haute tension (THT) Cotentin-Maine lié à l’EPR en construction dans le nord du département.
"Nous demandons un moratoire sur la THT. On nous dit +ce n’est pas dangereux+, qu’on nous le prouve. L’Etat doit financer une étude poussée sur le sujet après l’enquête du Criirem qui alerte sur le fait que les conditions de vie sont détériorées près d’une THT", a résumé Jean-Claude Bossard, maire de Chefresne (Manche), coordinateur interrégional des élus concernés par cette ligne THT.
Selon une enquête menée auprès de 2.868 personnes, pilotée par les universitaires du Criirem (Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques) et présentée jeudi au Sénat, vivre à moins de 300 mètres d’une THT nuit à la santé.
Cette enquête, contestée par RTE, le gestionnaire des lignes à haute tension, est "un indice supplémentaire que la dangerosité des THT est à prendre au sérieux", pense pour sa part, en tête de cortège, le député UMP Guénhaël Huet, qui n’est "pas antinucléaire", interrogé par l’AFP.
"Nous voulons dire aux politiques +stop, avant de penser à l’argent, pensez aux gens+", explique Stéphane Rozé, du collectif Ille-et-Vilaine sous tension. Il estime que "ce sujet est une véritable bombe à retardement comme l’amiante" alors que 360.000 personnes vivent à proximité d’une THT en France, selon le Criirem.
Dans le cortège éclectique de la manifestation, on trouvait beaucoup d’exploitants agricoles.
"La THT va passer à 250 mètres de mon exploitation. RTE m’a proposé de l’argent, j’en veux pas. J’ai des collègues qui vivent près d’une THT, la nervosité des porcs les a rendus cannibales, la qualité du lait de leur vache s’est détériorée", explique Nicolas Fermin, qui plaide pour l’enfouissement de la ligne.
La plupart des manifestants dans les rues de ce village de 2.400 habitants étaient toutefois des antinucléaires. Beaucoup prônaient sur leurs pancartes une production locale décentralisée de l’énergie basée sur le renouvelable, dont plusieurs Britanniques installés dans la région.
"L’EPR, c’est ridicule. c’est la vieille génération. Il faut construire des maisons qui produisent leur propre énergie", pense Peter White, expert en bâtiment écologique originaire du sud de l’Angleterre, installé depuis six ans près de Saint-Lô.
Article de "L’Orne Combattante" du 5 février 2009 :
Article Ouest-France du 1er février 2009
Future ligne THT : « Notre santé n’est pas à vendre »
4 000 personnes ont dit, hier à Mortain dans le Sud-Manche, « Non » à la THT. Photo : Jean-Yves Desfoux
Quatre mille manifestants, ont dit, hier à Mortain, toute leur opposition au projet de ligne très haute tension Cotentin-Maine. Ils réclament une étude sur son impact sanitaire.
Avec tambours et trompettes. Des sifflets pour l’ambiance, une poignée de pétards et un petit air de biniou. Ils sont arrivés, parfois par bus entiers, à Mortain, dans le Sud-Manche.
Sur les pancartes et banderoles, des communes de Normandie et des Pays-de-la-Loire avaient écrit leur nom. Dans le cortège, des maires, conseillers généraux, régionaux et le député d’Avranches, l’UMP Guenhaël Huet.
Et puis, Mortain les a comptés. En rangs serrés ou plus aérés, ils étaient des dizaines pour commencer, des centaines pour continuer et quatre milliers pour solde de tout compte. Ici pas de doux écolos rêveurs mais des gens de tout bord, de toutes professions, de tous âges.
Trois petits kilomètres de manif plus tard, ils se sont regroupés sur la place du château. De slogan, il n’y en a pas trente-six. Il revient, depuis deux ans, comme un refrain : « Non à la THT, notre santé n’est pas à vendre. » Et s’il revient comme un refrain, c’est que RTE (Réseau de transport d’électricité), le « traceur » du fuseau de ligne dit de moindre impact, « ne veut pas nous entendre, nous traite avec mépris ».
Ce que RTE ne voudrait pas entendre ? « Les résultats de notre enquête, certes pas scientifique, a martelé la coordination interrégionale Stop-THT, mais citoyenne et menée auprès de 2 800 Normands. Ses résultats indiquent clairement que vivre sous une ligne haute tension est un enfer. »
Et pourquoi pas une étude scientifique, justement ? « Nous le réclamons, mais nous ne pouvons la financer et RTE n’en veut pas non plus. Peut-être RTE craint-il ses résultats ? »
Que demandent, sur le fond, les 4 000 d’hier ? « Un moratoire, l’application pure et simple de la charte de l’Environnement, épaulée par la Constitution qui stipule : chacun est en droit de vivre dans un environnement sain. Sous les lignes, cela reste à prouver. »
Éric BLÉAS.
Article Ouest-France du 31 janvier 2009
4000 personnes manifestent contre la ligne THT
Les opposants au projet de ligne à très haute tension ont arpenté les rues de Mortain dans la Manche, samedi après-midi. : Jean-Yves Desfoux
Quatre milliers de manifestants, ont dit, cet après-midi à Mortain, toute leur opposition au projet de ligne très haute tension Cotentin-Maine. Un seul slogan ? : « Notre santé n’est pas à vendre ». Avec tambours et trompettes. Des sifflets pour une ambiance « Plus », une poignée de pétards et un petit air de biniou venu on sait bien d’où. Mais ce n’est pas que de la voisine Bretagne qu’ils sont arrivés, parfois par bus entiers. Mortain, au fin fond du Sud-Manche, à la croisée des chemins du grand ouest, les a regardés passer. Sur les pancartes et banderoles, communes de Normandie, de Mayenne, de l’Orne, des Pays-de-la-Loire avaient, aussi, écrit leur nom, noir sur blanc et même en couleur. Du jaune soleil et pas mal de ce tricolore qui ceint les poitrines élues de maires, conseillers généraux, régionaux. Et puis, Mortain les a compté. En rangs serrés ou plus aérés, ils étaient des dizaines pour commencer, des centaines pour continuer et quatre milliers pour solde de tout compte. Ici pas de doux écolos rêveurs mais des gens de tout bord, de toutes professions, de tous âges et un député aussi, celui d’Avranches. Lorsqu’enfin, sur la place du château, trois petits kilomètres de manif plus tard, ils se sont regroupés, Mortain les a écoutés.
De slogan, il n’y en a pas trente-six. Et il revient, depuis deux ans, comme un refrain : « Non à la THT, notre santé n’est pas à vendre. » Et s’il revient comme un refrain, c’est que RTE (Réseau de transport d’électricité), le « traceur » du fuseau de ligne dit de moindre impact, « ne veut pas nous entendre, nous traite avec mépris ». Ce que RTE ne voudrait pas entendre ? « Les résultats de notre enquête, certes pas scientifique, a martelé la coordination interrégionale Stop-THT, mais citoyenne et menée auprès de 2 ?800 Normands. Ses résultats indiquent clairement que vivre sous une ligne haute tension est un enfer. » Et pourquoi pas une étude scientifique, justement ? « Nous le réclamons, mais nous ne pouvons la financer et RTE n’en veut pas non plus. » Et à la question répond une autre question. « Peut-être RTE craint-il ses résultats » Et sous forme de manif que demandent, sur le fond, les 4000 d’hier ? « Un moratoire, l’application pure et simple de la charte de l’Environnement, épaulée par la Constitution qui stipule : chacun est en droit de vivre dans un environnement sain. Sous les lignes, cela reste à prouver. » Eux, hier, ont prouvé leur détermination.