Accueil > Revue de presse > AFP - 2 dépèches : santé et THT, janvier 2009
AFP - 2 dépèches : santé et THT, janvier 2009
jeudi 29 janvier 2009, par
AFP - jeudi 29 janvier 2009
Vivre près d’une ligne à très haute tension nuit à la santé, selon une étude
PARIS (AFP) — Les effets sanitaires des lignes à haute et très haute tension (THT) sur les populations vivant à proximité restent mal identifiés, selon des experts auditionnés jeudi au Sénat.
"On manque de données adéquates pour faire une bonne évaluation des risques", a souligné le docteur Laurent Bontoux, du Comité scientifique sur les risques émergents et nouvellement identifiés pour la santé de la Commission européenne.
Si certaines études épidémiologiques suggèrent un risque accru de leucémies infantiles, aucun lien de causalité n’a été établi à ce jour.
Les chercheurs procèdent par des "études cas-témoins" qui consistent à comparer deux groupes, le premier, constitué de "cas" d’individus atteints par la maladie et exposés au risque étudié, le second composé d’invidus non exposés au risque.
Il faut cependant trouver des échantillons représentatifs, avec des témoins qui n’aient jamais été exposés, vérifier les antécédents plusieurs années en arrière, "d’où des incertitudes", a souligné le professeur André Aurengo, spécialiste de médecine nucléaire.
Pour autant, le risque sanitaire doit être relativisé : "sur le mur de ma maison, arrive un gros câble électrique près de la chambre de mes enfants et ça ne m’est jamais venu à l’idée de les faire déménager. Peut-être suis-je un mauvais père", a-t-il ironisé.
A Champlan, petite commune d’Ile-de-France traversée de lignes THT, certains habitants se plaignent de troubles du sommeil, de stress ou de nervosité accrue.
Une étude a été menée concernant l’exposition des personnes concernées mais les niveaux enregistrés ne dépassaient pas 3 ou 4 micro-teslas, soit très largement en dessous des valeurs limites fixées par l’Europe (100 micro-teslas), a indiqué Martin Guespereau, directeur général de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’evnironnement et du travail (Afsset).
Le docteur Bontoux a évoqué de son côté un possible "effet nocebo" (l’envers de l’effet placebo) chez certains riverains de lignes THT - "un effet pathologique causé par la croyance que quelque chose est nocif".
"On n’en connait pas la cause mais les problèmes on sait qu’ils existent", a lancé Jean-Claude Bossard, maire de Le Chefresne (Manche), en lutte contre une ligne de 400.000 volts. "Les gens qui habitent sous cette ligne déménagent", a-t-il ajouté.
Vivre à moins de 300 mètres d’une ligne à très haute tension nuit à la santé, selon une étude statistique menée par une association opposée au projet de ligne THT Cotentin-Maine, et pilotée par le Criirem (Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements electromagnétiques).
2.868 personnes demeurant dans une zone de 300 mètres de part et d’autres de lignes THT de Normandie, et 976 personnes non exposées, demeurant dans une zone test située sur le tracé projeté de la ligne Cotentin Maine, ont été interrogées.
Selon cette étude, 15,8% des personnes demeurant à moins de 300 mètres d’une ligne THT ont déclaré ressentir un "état dépressif", contre 7,9% dans la zone test.
Les résultats de cette étude sont "un reflet du ressenti de la population concernée qui doit être pris en compte", a estimé Pierre Le Ruz, président du Criirem.
"Il y a une souffrance et un mal être, il faut en tenir compte", a conclu le sénateur Daniel Raoul (PS, Maine-et-Loire), organisateur des débats.
Couloir de lignes électriques à haute tension à Flamanville, dans le Cotentin, le 6 juillet 2006
AFP - mardi 27 janvier 2009
Vivre près d’une ligne à très haute tension nuit à la santé, selon une étude
SAINT-LO (AFP) — Vivre à moins de 300 mètres d’une ligne à très haute tension (THT) nuit à la santé, selon une étude statistique menée par une association opposée au projet de ligne THT Cotentin-Maine mais contestée par RTE, gestionnaire des lignes à très haute tension.
L’étude a été pilotée par les universitaires du Criirem (Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements electromagnétiques).
Elle a permis d’interroger 2.868 personnes demeurant dans une zone de 300 mètres de part et d’autres de lignes THT de Normandie, et de 976 personnes non exposées, demeurant dans une zone test située sur le tracé projeté de la ligne Cotentin Maine.
Selon l’association, 15,8% des personnes demeurant à moins de 300 mètres d’une ligne THT ont déclaré ressentir un "état dépressif", contre 7,9% dans la zone test.
Et 18,1% des personnes vivant à moins de 300 mètres d’une ligne THT ont déclaré ressentir des vertiges, contre 10,3% dans la zone témoin.
"Sur les 226 exploitations laitières proche d’une THT concernées par l’enquête, la moitié présente des problème de production, en qualitié et en quantité", a ajouté Pierre Le Ruz, président du Criirem.
Le gestionnaire du réseau RTE qui pilote le projet a exprimé dans un communiqué ses "vives réserves sur les conclusions de l’enquête du Criirem" et sur ses méthodes.
M. Le Ruz, universitaire en retraite, interviendra jeudi en audience publique devant les sénateurs qui enquêtent sur "les effets sur la santé et l’environnement" des lignes à haute et très haute tension.
En octobre 2007, 3.000 personnes selon la police, 6.500 selon les organisateurs avaient manifesté contre l’EPR et la THT en projet à Ernée, une petite ville de Mayenne.