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Huit maires ont pris des arrêtés anti-THT. Article Ouest-France, 25 novembre
mardi 25 novembre 2008, par
Les maires qui ont pris des arrêtés ont le soutien de leur population, inquiète des conséquences qu’une ligne à très haute tension (THT) pourrait avoir sur leur santé. La semaine dernière, des manifestants avaient investi la préfecture de Laval avec cette banderole.
Depuis la rentrée, huit arrêtés s’opposant au passage de la ligne à Très Haute Tension sur leur commune ont été déposés en préfecture.
Fougerolles-du-Plessis, La Dorée, Levaré, Saint-Berthevin-la-Tannière, Montaudin et Larchamp. La liste commence à la frontière nord du département, et recense les six premières communes traversées par le tracé actuel de la ligne à Très Haute Tension Cotentin-Maine (THT).
Six communes, sur 14 concernées en Mayenne, qui ont toutes pris un arrêté s’opposant à la construction d’une ligne à Très Haute Tension sur leurs terres. Huit quand on ajoute Vieuvy et Carelles, communes voisines qui ont pris des « arrêtés de soutien ».
Le maire de Carelles, Jean Renard, a été le premier à lancer le mouvement, en septembre dernier. Sa commune n’est pas la plus directement concernée, mais il revendique une « solidarité de territoire », qu’il aimerait d’ailleurs voir « plus prononcée ». Car si les six premières communes du Nord-Mayenne ont fortement réagi, les huit suivantes n’ont pour l’instant pas pris position, même si certaines y réfléchissent.
Ligne de résistance
Larchamp est donc, pour l’instant, la tête de pont de cet axe de résistance. C’est la dernière commune à avoir médiatisé sa décision, la semaine dernière, même si l’arrêté a été pris il y a un mois. Et c’est également elle qui accueillera la secrétaire d’État à l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, le 18 décembre pour rencontrer les élus des communes concernées par la THT.
« On a des interrogations par rapport à ce projet, et encore plus depuis la condamnation le 14 novembre de RTE concernant une autre ligne en Corrèze, explique Constant Buchard, le maire de la commune. La commune n’est peut-être pas complètement contre ce projet, mais on veut des garanties concernant la santé. La ligne traversera des exploitations où viennent de s’installer des jeunes agriculteurs, le tracé passe à 150 mètres des maisons... Les gens ont du mal à accepter cela. J’ai hésité avant de prendre cet arrêté, mais mon conseil municipal y était très favorable. On ne peut pas laisser passer un tel projet sans poser des questions. »
Tous ces arrêtés ont été pris au nom du principe de précaution, et invoquent la Charte de l’environnement, selon laquelle « chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et favorable à la santé ». Mais selon la préfecture, ils sont illégaux.
« C’est un détournement du pouvoir de police des maires, dénonce Fabienne Buccio, la préfète. Ils peuvent être contre ce projet à titre personnel, mais ils ne peuvent pas s’y opposer. Il s’agit d’un projet national qui dépasse les compétences des communes. Les maires le savent. Ils ont deux mois pour retirer leurs arrêtés sinon je porte l’affaire devant le tribunal administratif. » Pour l’instant, les maires mayennais maintiennent leurs décisions, et disent en assumer les conséquences.
Jean-Francois VALLÉE (à Laval) et Thierry SOULARD (à Mayenne).