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Champlan : article Novethic juin 2008 et Actu News Environnement, novembre 208

mercredi 12 novembre 2008, par postmaster

Article Novethic du 11 juin :

Champlan : les nuisances électromagnétiques sous-estimées ?

L’AFSSET a dévoilé les résultats de son étude sur les pollutions électromagnétiques subies par la population de Champlan, en région parisienne. Des conclusions contestées par plusieurs associations qui déplorent la méthodologie employée, incomplète. La mairie mène la fronde.

Champlan, c’est un petit village verdoyant de 2500 habitants, situé dans l’Essonne. A 17 km au Sud de Paris, entre Massy, Palaiseau et Longjumeau. C’est aussi le lieu d’une expérience sans précédent en France, celle d’une étude sanitaire globale, scrutant l’exposition des personnes à de multiples facteurs environnementaux.

Etude multicritères

La commune de Champlan est enfermée dans un rectangle délimité par l’A6 au Nord, par l’A10 au Sud et à l’Ouest, la N188 et la N20 à l’Est. Soit environ 500 000 véhicules par jour, un trafic routier qui dépasse celui du périphérique parisien. Outre ces infrastructures et l’aéroport d’Orly, situé à 2,5 km, la commune concentre aussi un grand nombre d’entreprises classées (broyage de béton, machefer, centrale de bitume, incinérateurs...) venues s’installer, les unes après les autres, depuis 40 ans. « Cette accumulation de nuisances a conduit en 2005 à une vaste enquête épidémiologique santé et environnement, grâce au soutien de Nathalie Kosciusko-Morizet, notre député de l’époque devenue la secrétaire d’État chargée de l’Écologie, » récapitule le maire de Champlan Christian Leclerc, également président de l’association de Défense de l’Environnement de Champlan, à l’initiative de l’étude.

Champs magnétiques

Ainsi, après la mesure du bruit, puis celles liées à la qualité de l’air, l’AFSSET vient de rendre ses conclusions sur le volet électromagnétique. « Deux rues de Champlan sont surplombées par des lignes à très hautes tension (THT). C’est pourquoi nous avons décidé avec Supelec d’évaluer l’exposition de la population aux champs magnétiques basse fréquence occasionnés par le passage du courant, à travers un échantillon de 17 personnes dotées d’une sonde individuelle durant 24h » explique Olivier Merckel, responsable de l’unité agents physiques à l’AFSSET. « Au-delà d’une centaine de mètres, il n’est plus possible de mesurer le champ magnétique des lignes THT. Ponctuellement, devant par exemple un four à micro-ondes, un sèche-cheveux ou les portiques antivol d’un supermarché, les personnes se trouvent souvent soumises à des pics de champs approchant les 20 microTesla. Ces valeurs restent très inférieures aux limites légales, fixées à 100 microTesla. »

Sous les lignes électriques, les valeurs de champs enregistrés vont de 0,5 à 2 microTesla. Voire 4 ou 5 microTesla dans les maisons à moins de 10 mètres des lignes. Donc bien au-dessus d’un autre seuil, de 0,2 microTesla, défini comme le niveau d’exposition chronique à partir duquel l’OMS note une augmentation du risque de leucémie infantile. Une situation que le maire de Champlan accepte d’autant moins qu’un décret d’application instaure depuis 2004 des servitudes de 30 m de part et d’autre des lignes THT. « La très grande majorité des préfets ignore l’existence de ce décret. Or, dès l’instant où il n’est pas officialisé par une signature de la préfecture, les maires ne peuvent le faire valoir et interdire les constructions en dessous des lignes à haute tension. » A Champlan, en 2007, deux pavillons se sont ainsi construits à la verticale des lignes traversant la commune.

Privée d’antennes-relais ?

La photographie de l’exposition électromagnétique des champlanais se distingue aussi par une absence remarquée : celle des fréquences de la téléphonie mobile. « Nous avions demandé un inventaire complet : air, bruit et champs électromagnétiques. Seules les basses fréquences des lignes THT ont été retenues. Pas celles des antennes-relais présentes à Champlan, ni les émissions radars du couloir militaire dans lesquels se trouve la commune, regrette Christian Leclerc. Et quid de l’effet cocktail de ces multiples rayonnements et de leur interaction avec l’atmosphère ? Aujourd’hui, nous n’avons aucune réponse. Il est dommage de faire une étude relativement large et de ne pas inclure ces nuisances. Sur un budget global de 376 000 euros, l’étude aurait été plus complète sans forcément coûter beaucoup plus cher. » Olivier Merckel, de l’AFSSET défend l’étude : « Le mandat de l’AFSSET était de fournir une évaluation de l’exposition de la population aux champs magnétiques basse fréquence. Des pylônes de téléphonie mobile, on en trouve partout. Ce n’est pas spécifique à Champlan. Des rues surplombées par des lignes à haute tension... si ! »

Contre expertise

« Pour aller plus avant sur les champs électromagnétiques, j’ai proposé que le Centre de recherche et d’information sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem) et Supelec associent leurs mesures. Ce serait une avancée significative », estime le maire de Champlan. Une autre idée, formulée depuis 15 ans, consiste à couvrir une partie de l’autoroute. D’autres mesures du Criirem sont prévues à Champlan dans les prochains mois, mandatées par la mairie. Elles porteront sur les antennes relais, le wifi et les radiofréquences de la TNT et de la FM. « Je souhaite m’affranchir du protocole de l’AFSSET, que j’estime trop restrictif. Cette étude complémentaire va me permettre de vérifier des secteurs les plus exposés. L’objectif reste de faire de Champlan un village modèle de réhabilitation environnementale, avec la mise en place de solutions pérennes servant les habitants, » considère le maire de Champlan. Un rendu final de l’enquête multicritères, incluant son volet sociologique, sera prêt à l’automne 2008.

Maxence Layet

Mis en ligne le : 11/06/2008

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Attention, l’article suivant reprend l’enthousiasme officiel quant à cette étude qui était pourtant critiqué dans l’article précédent

Article actualites-news-environnement.com du 6 novembre 2008 :

Santé et environnement, restitution de l’étude de Champlan

Santé et environnement, restitution de l’étude de Champlan. La commune de Champlan, qui compte environ 2.400 habitants concentre, sur son territoire ou à proximité, différentes sources de nuisances pour l’environnement et la santé.

Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État chargée de l’Écologie, participera le jeudi 13 novembre 2008 au ministère de l’écologie, de l’énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire (MEEDDAT), à une séance de restitution générale des résultats et conclusions du programme pilote d’études sur la santé et l’environnement mené sur la commune de Champlan, une commune française située à dix-sept kilomètres au sud-ouest de Paris dans le département de l’Essonne.

Située à 18 km au sud-ouest de Paris, hors du cœur dense de l’agglomération, la commune de Champlan est l’exemple type d’une commune en zone périurbaine où la forte proportion d’espaces non constructibles a conduit à une urbanisation éclatée mélangeant infrastructures de transport, zones d’activités, zones habitées et zones agricoles ou naturelles.

La commune de Champlan, qui compte environ 2.400 habitants concentre, sur son territoire ou à proximité, différentes sources de nuisances pour l’environnement et la santé. Le réseau routier y est particulièrement dense avec la convergence de plusieurs axes majeurs de circulation (A6, A10, RN20, RN188).

"Cette approche nouvelle devrait faire école et devenir une référence pour mener d’autres études sur le territoire dans le domaine de la santé environnementale." NKM

Par ailleurs, Champlan est survolée à basse altitude par les avions à l’approche ou au départ d’Orly. De plus, la zone industrielle de Massy, à proximité, comprend plusieurs installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) : chaufferie, usine d’incinération d’ordures ménagères (UIOM). Enfin, la commune de Champlan est traversée par des lignes électriques à très haute tension.

Les habitants et associations de Champlan ont nourri, ces dernières années, des inquiétudes et exprimé de plus en plus de questionnements quant aux impacts potentiels de l’exposition à l’ensemble des ces nuisances sur l’environnement et leur santé. Dans ce contexte anxiogène, Nathalie Kosciusko-Morizet, alors députée de l’Essonne, a demandé à l’Ademe de coordonner un programme pilote d’études environnementales et sanitaires sur Champlan.

Première du genre en France, cette étude multicritères s’est attachée à identifier, modéliser et cartographier les différentes nuisances et niveaux de pollution. Ainsi, de janvier 2005 à septembre 2007, ont été passés au crible la pollution de l’air, le bruit et l’exposition aux champs électromagnétiques de basse fréquence ainsi que la dimension sociologique ou la perception qu’ont les habitants de ces nuisances.

Sous la houlette de l’Ademe, ce programme a bénéficié d’une approche de coopération inédite et innovante en faisant appel aux experts de l’InVS, de l’Afsset et d’Airparif. Sur le plan de la concertation, les habitants de Champlan ont été étroitement associés aux différentes étapes du processus, que ce soit par une implication directe comme sujet d’étude ou comme participant aux nombreuses réunions publiques qui ont jalonné chaque étape du processus.

Cette approche nouvelle devrait faire école et devenir une référence pour mener d’autres études sur le territoire dans le domaine de la santé environnementale. Outre les résultats et les conclusions de ce programme expérimental, la séance de restitution générale permettra de présenter la méthodologie, les protocoles choisis et les technologies qui ont été développées spécifiquement pour cette étude.