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Article Ouest-France de la Manche - 22 septembre 2007
mercredi 26 septembre 2007, par
Ambiance électrique autour des réunions THT
Une trentaine de manifestants à Coutances le matin mais 200 l’après-midi à Romagny. Membres des collectifs anti-THT et habitants se sont mobilisés. Interdits d’entrer dans la salle où se déroulaient les réunions, ils en ont profité pour exprimer leur indignation quant aux méthodes de RTE.
Crédit photo :Jean-Yves Desfoux
A Coutances et Romagny, les élus ont eu droit à une réunion à propos de la ligne Très haute tension. Les opposants sont restés dehors à manifester.
« Transparence ». Le mot a été récurrent lors de la conférence de presse organisée par RTE (1) et la préfecture, hier midi à Coutances, après la réunion destinée aux élus des arrondissements de Saint-Lô, de Coutances et Vire. Mais trois heures auparavant, la police interdisait l’entrée de la réunion aux opposants... et aux journalistes. En matière de transparence, on fait mieux. « Il s’agissait d’une réunion de travail, les élus doivent pouvoir s’exprimer sans pour autant tenir une tribune », justifie Eric de la Moussaye, sous-préfet de Coutances. L’ordre de ne pas laisser entrer les journalistes vient du préfet. Sauf que la plupart des élus présents ont expliqué ne pas avoir appris grand-chose lors de cette réunion. « C’était une réunion de restitution », rectifie Jean-Marc Perrin, directeur du projet RTE. Pendant ce temps, une trentaine de militants anti-nucléaires manifestaient devant les grilles de la Chambre des métiers. Ils ont été refoulés à l’entrée. Haute tension à RomagnyMême scénario à Romagny, à côté de Mortain, dans le Sud-Manche. Avec 200 manifestants, trois cars de CRS et pas mal de tension. Une dizaine de tracteurs n’avaient pas pu pénétrer dans le village. Un arrêté avait interdit la circulation des engins agricoles dans la commune. « On est retourné chez nous en tracteur et on a pris la voiture », lancent deux agriculteurs venus d’une commune voisine. Ils étaient là les membres des collectifs anti-EPR et anti-THT, derrière les barrières, avec les mégaphones et les banderoles, à conspuer les invités : « Nous, on est les évités. » Des invités devaient quand même présenter leur carte d’identité pour passer le barrage de CRS et accéder à la salle des fêtes où se déroulait la réunion. « C’est anti démocratique », continuaient les manifestants.Étaient présents à Romagny beaucoup d’habitants des communes où la ligne THT va certainement passer. Beaucoudray, Milly, Heussé, Savigny-le-Vieux, Le Mesnil-Rainfray et bien d’autres. « Regardez Chevreville, en plein dedans la commune », s’indigne Christiane. « Notre maire est pour, mais si ça passait dans son jardin, que ferait-il ? » « Les maires ? Ils ont la pression, lâche Martine de Heussé, mais nous devons faire quelque chose, on a peur des maladies. » « Cette ligne va passer juste au bout de mon champ : qui voudra de mes bêtes après ça. » « J’ai commencé à rénover ma maison en juin, on ne m’a rien dit concernant cette ligne », raconte Monique. Mais cette indignation ne réjouissait pas certains manifestants. « Ils disent qu’ils ne savaient pas, s’exclame une femme, mais ça fait deux ans que les journaux en parlent. Ces gens n’étaient pas là quand on manifestait contre l’EPR, ils se mobilisent juste lorsqu’ils apprennent que la ligne va passer au-dessus de leurs têtes. Avant, la THT, ils s’en moquaient. Mais ils peuvent toujours protester, c’est quasiment perdu aujourd’hui. » Guillaume Hanfray, coprésident du collectif Manche sous tension, tempère : « C’est vrai que certains ne se réveillent que maintenant, mais cela nous donne davantage de poids, mieux vaut tard que jamais. » Beaucoup sont restés jusqu’au bout, tapant sur des bidons ou des boîtes de conserve. Le personnel de RTE est reparti comme il était venu : sous les quolibets.
Christophe LECONTE et Guillaume TALLON.
(1) : Réseau de transport d’électricité, qui porte le projet de ligne à très haute tension.
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