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Article Ouest-France Vitré - La ligne à très haute tension divise toujours
jeudi 10 juillet 2008, par
Une réunion avec les élus et les représentants de RTE puis une réunion publique ont eu lieu cette semaine. Un accord semble loin d’être trouvé.
Dans le débat sur l’implantation de la ligne à très haute tension (THT) Cotentin-Maine, les représentants de Vitré communauté, ceux du Réseau de Transport d’Électricité (RTE) et les associations opposées au projet se rejoignent sur un point : il faut informer la population de l’évolution du projet. Mais sur la manière de procéder, les opinions divergent. « Lundi, nous voulions que les représentants de RTE rencontrent les nouveaux élus. Cette réunion n’était pas ouverte aux associations explique Isabelle Le Callennec, élue de Vitré communauté. Les représentants de RTE sont déjà venus expliquer leur projet devant des associations, et les échanges ont été durs. Il ne s’agit plus de débattre sur le passage de cette ligne. Le ministre a voté le projet, la ligne se fera. Il faut maintenant penser à l’indemnisation des personnes impactées. »
Commission d’experts en 2009
Pour cela, un avocat a été nommé. Il sera amené à rencontrer les personnes dont les habitations sont situées à proximité de la future ligne. Une enquête d’utilité publique devrait également être lancée en octobre. « Il ne sera plus temps de demander l’avis de la population », regrette Stéphane Rozé, coprésident du collectif Ille-et-Vilaine sous tension. Enfin, une commission sera également instaurée en 2009. Composée d’experts immobiliers et de représentants du domaine public, elle sera chargée d’estimer le préjudice visuel « autant pour ceux qui restent que pour ceux qui décident de partir », précise Jean-Marc Perrin, directeur du projet Cotentin-Maine pour RTE.
Mais pour les associations opposées au projet, « indemniser, ce n’est pas protéger. » Pour eux, la notion de « riverain » n’inclut pas assez de personnes. « Il ne suffit pas de rencontrer les personnes dont les maisons seront situées dans le fuseau de passage de la ligne, argumente Stéphane Rozé, coprésident du collectif Ille-et-Vilaine sous tension. Les riverains qui vivent à proximité ont également le droit de connaître ces données. »
Car personne ne s’accorde sur la question sanitaire. « Nous avons réalisé une enquête sur la ligne existante Flammanville-Domloup, avance Stéphane Rozé, coprésident du collectif Ille-et-Vilaine sous tension. Elle a constaté un lien statistique entre les personnes résidant sur cette zone et les personnes souffrant d’insomnies, de maux de tête, et de cancers. » Pour Jean-Marc Perrin, le directeur du projet Cotentin-Maine, cette enquête ne prouve rien. « De nombreuses études, menées par exemple par l’Organisation mondiale de la Santé, démontrent qu’il n’y a pas de lien de causalité entre l’existence d’une ligne et des troubles de la santé. » Comme le prouvait la centaine de personnes réunie hier soir à Bréal-sous-Vitré, le débat n’est pas clos.
Rose-Marie DUGUEN
Voir en ligne : Bilan de la réunion de Bréal-sous-Vitré le 9 juillet 2008