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La ligne à 400 000 volts débattue dans une ambiance électrique

Article Ouest-France, 15 novembre 2005

mardi 15 novembre 2005, par postmaster

700 personnes ont participé à la réunion publique sur le projet de ligne à très haute tension. Cent questions écrites ont été posées dans la soirée.
La première réunion publique sur la « Très haute tension » s’est tenue, lundi, devant plus de 700 personnes. Les opposants ont donné de la voix.

- SIFFLETS. Dès le début de la soirée, ils retentissent. « C’est un faux débat », proteste un opposant à la ligne THT. « Dans ce cas, je ne vois pas pourquoi vous êtes là », s’interroge Jean-Pierre Giblin, de la commission du débat public sur la THT. « Pour vous dire non !!! » Mais, la bronca permanente sous laquelle ils s’expriment n’empêche pas les deux duettistes du Réseau de transport d’électricité (RTE), Olivier Herz et Gaëtan Desquilbet, de présenter leur projet. Malgré la sono, ils demeurent inaudibles.

- LA VRAIE QUESTION. Présentée comme telle par Jean-Luc Bouttier-Lochu, du collectif Mayenne SurVolTée : « Faut-il une ligne THT ? Oui, si l’on construit un nouveau réacteur EPR à la centrale de Flamanville, admet-il. Alors a-t-on besoin de cet EPR ? »

D’après ses chiffres, la France détient le record de production d’électricité d’origine nucléaire. « Il n’est pas bon de mettre tous ses oeufs dans le même panier », avertit-il, énumérant notamment les risques financiers ou sanitaires de cette option.

- NUISANCES. Selon l’Organisation mondiale de la santé, les champs électro-magnétiques « peuvent être cancérigènes pour l’homme ».

Pour Olivier Herz, de RTE, citant le rapport établissant un rapport statistique entre l’exposition à ces champs et la leucémie, « il n’y a pas d’explication scientifique établissant un lien de cause à effets ».

- ALTERNATIVES. « Il est préférable de voir 300 éoliennes que 300 pylônes électriques », suggère Patrick Lefranc de Mayenne Nature environnement. « La France est en retard sur l’électricité d’origine éolienne », d’après Olivier Bennarata, des Verts.

« Si chacun des 156 000 foyers de Mayenne change une ampoule classique pour une basse consommation, supprime toutes les veilles de ses appareils et change, dans dix ans, son réfrigérateur pour un modèle économe, on gagne 170 000 megawatts heure par an », calcule Thierry Cloteau, des centres d’initiatives pour la valoriser l’agriculture (Civam).

- AGRICULTEURS. Pour Philippe Jehan, vice-président de la chambre d’agriculture, « les agriculteurs auront besoin d’énergie supplémentaire mais dans de bonnes conditions. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Nous bénéficions d’un climat et de sols exceptionnels. Cela devra être pris en compte dans la convention de ligne, à négocier avec RTE si le projet se réalise ». Dans la salle, les « Vendu ! » jaillissent. « Pour vous, la ligne est déjà faite et la seule question c’est : Qui va récolter l’argent », s’indigne Jean-Luc Bouttier.