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Article "L’Indépendant" : Les anti-THT attendent Mario Monti de pied ferme
mardi 29 avril 2008, par
Demain, M. Monti, médiateur européen, sera à Perpignan. Il devait venir afin d’étudier le meilleur fuseau pour le passage de la ligne. Les anti-THT l’attendent avec leur analyse du rapport de Cesi.
Lors de la réunion du 31 mars dernier, à Paris, un rapport du cabinet Cesi, commandé par le médiateur européen Mario Monti, était remis aux opposants à la THT, Collectif et Sydeco. C’est l’analyse de ce rapport qu’ils ont présentée hier matin aux parlementaires (Jean-Paul Alduy et Daniel Mach), et au vice-président du conseil général, Marcel Mateu ; l’après-midi, ils en ont fait la présentation à la presse, en présence de Robert Garrabé, représentant le conseil général.
Une présentation à plusieurs mains (Gérard Amiel, Claude Marcon, Jean-Claude Péralba, Jean-Jacques Planes, Laurent Belmas), pour une conclusion unanime et sans concession : "Hors contexte mercantile la THT entre la France et l’Espagne n’est pas justifiée, et la localisation de la ligne dans les P.-O. n’est ni la plus pertinente ni la plus appropriée".
Production, consommation, sécurité
Voilà ce que diront, demain, les opposants à la THT au représentant du cabinet Cesi et à Mario Monti, attendant du premier qu’il valide leurs conclusions, et du second "qu’il se conduise avec impartialité et honneur, et conseille aux Etats de réviser leur copie".
Mais sur quels paramètres se sont basés les opposants à la THT, pour déclarer aussi fermement que la justification de la ligne n’est pas prouvée ? C’est en analysant les éléments d’étude du rapport du cabinet italien Cesi, qu’ils ont trouvé matière à conforter leur propre conviction sur la non justification de la ligne, et des arguments que l’on peut succinctement résumer ainsi.
En ce qui concerne la production d’électricité, l’Espagne est autosuffisante, c’est la déficience de son réseau interne qui explique ses faiblesses (le réseau catalan est, d’ailleurs, en cours d’amélioration). Sa capacité actuelle d’interconnexion avec la France est de 500 Mgw, qui ne sont exploités qu’à hauteur de 300 Mgw ; en revanche, de la France vers l’Espagne, une ligne de 1400 Mgw est exploitable en période de pointe. Pourquoi, plutôt que d’améliorer l’existant, vouloir ajouter 3 800 Mgw à l’interconnexion, au nom de quelle "gabegie", pour reprendre les propos de Gérard Amiel ? Pour ce qui est de la consommation, celle-ci ne devrait pas augmenter énormément dans l’avenir, +1 % pour la France, un peu plus pour l’Espagne ; mais les prescriptions en matière d’économies d’énergie ne vont pas dans le sens d’un accroissement des consommations. Enfin, pour ce qui est de la sécurisation des réseaux, le rapport Cesi précise : "sur le critère strict de UCTE (organisme de contrôle), le renforcement de l’interconnexion entre la France et l’Espagne ne se justifie pas".
Alors ? Reste une seule explication à la volonté d’implantation de la THT : "la boulimie commerciale", qui pour les opposants n’est pas un argument recevable.
A la réunion de demain, en préfecture, Jean-Louis Borloo devrait intervenir par visioconférence. Cela signifie-t-il qu’une annonce importante pourrait être faite ? En tout état de cause, ni les représentants du Sydeco ni ceux du Collectif ne prendront de position ; une réunion de la cellule de crise (à laquelle participent aussi parlementaires et élus locaux) est déjà prévue le lundi 5 mai. Difficile de ne pas penser que de grandes manoeuvres se préparent.
Josianne Cabanas Demain soir, à 20h30, à Pollestres (salle Jordi Barre), le Collectif Non à la THT donnera une réunion publique au cours de laquelle ses responsables feront le point sur la rencontre de la matinée en préfecture.
Édition du mardi 29 avril 2008
Perpignan