Lettre ouverte à Mme Nathalie Kosciusko-Morizet

Ille et Vilaine sous Tension

Manche Sous Tension

Mayenne SurVOLTée

Saint-Lô, le 27/09/08

Lettre ouverte à Mme Nathalie Kosciusko-Morizet

Madame la Secrétaire d’Etat,

Lors de la parution des premiers résultats de l’enquête « Vivre avec une THT ? », commanditée par notre coordination, vous aviez pris en compte, nous semble-t-il, les craintes exprimées par les populations concernées. Comment ne pas vous citer ? « Il est indéniable que ces rayonnements électromagnétiques… posent un certain nombre de problèmes et que l’on est loin de tout savoir sur cette question. C’est un sujet émergent. On a eu trop tendance à dire qu’il n’existait pas. Je voudrais que l’on fasse plus de recherches sur le sujet » (Le Parisien et Aujourd’hui en France, le 21 mars 2008).

Dans cet esprit, en juillet dernier, l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Techniques s’est saisi du problème et prépare un rapport sur « les effets sur la santé et l’environnement des champs électromagnétiques produits par les lignes à haute et très haute tension », dont est chargé le sénateur du Maine et Loire, Daniel Raoul. Début septembre, le Parlement Européen, à la quasi-unanimité, a adopté une résolution qui « constate que les limites d’exposition aux champs électromagnétiques fixées pour le public sont obsolètes » et « demande au Conseil de…fixer des valeurs limites d’exposition plus exigeantes ». D’ailleurs, à cette occasion, vous êtes intervenue vous-même dans le même sens : « Agir selon les principes de prévention et selon les principes de précaution, ce qui nécessite certainement d’élaborer des outils nouveaux pour anticiper, pour pouvoir analyser les menaces potentielles dès qu’elles émergent ou dès qu’un soupçon émerge ». Dans le débat, vous avez précisé que les ondes électromagnétiques faisaient « bien sûr » parties des nouvelles problématiques.

Mais rien n’est venu encore concrétiser ces fortes et belles paroles. Bien au contraire… ! En ce qui concerne la ligne THT Cotentin-Maine, comme s’il n’y avait aucun problème, comme si la majeure partie de la population concernée ne refusait pas le projet, le gouvernement a avalisé le fuseau dit de moindre impact, les Préfets font pression sur les Maires qui veulent défendre la santé de leurs administrés, l’enquête publique est toujours prévue dans quelques mois, les agents de RTE continuent leur travail de maquignons sur le terrain voire avec certaines collectivités (le financement du Haut Débit pour le département de la Mayenne en échange du passage de la ligne !),… Ces procédés sont indignes d’une véritable démocratie.

Certes, M. Borloo, qui n’a toujours pas donné suite à nos demandes réitérées de rencontre, s’est publiquement engagé « à ce qu’une concertation approfondie se déroule avec l’ensemble des parties prenantes, selon la méthode du Grenelle de l’Environnement ». Mais, en l’état, cette concertation ne sera qu’un simulacre de plus. Ils s’accumulent depuis l’annonce de la construction d’un EPR à Flamanville.

Madame, il n’est plus possible de tergiverser, il faut maintenant suspendre le projet, prendre en compte les travaux parlementaires et le temps nécessaire pour adopter au préalable une législation de protection en faveur des riverains et des élevages agricoles. Elle ne servirait à rien après la construction de la ligne ! C’est pourquoi, depuis plusieurs mois, en attente de résultats d’études scientifiques sérieuses, notre coordination exige un moratoire.

Dans cette attente, nous vous prions de croire à nos salutations respectueuses et vigilantes.

A. Robinard et S. Rozé (35), G. Anfray et C. Gosselin (50), H. Morand et M. Perrier (53)

Coordination Interrégionale STOP THT, Mairie, 53380 St Hilaire du Maine.

Toutes infos : http://stoptht.free.fr